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Activités de L'Ordre du Temple ❎ au service des Chrétiens d'Occident et d'Orient du XII ème au XIV ème siècle.

Origines de l'Ordre

Tout commence dans les années qui suivent la première croisade en Terre Sainte (1096-1099) dirigée par Godefroy de Bouillon. Malgré la prise de Jérusalem par les croisés (le 15 Juillet 1099), la sécurité des pèlerins n'est pas complétemnt assurée. Entre les pillards musulmans et certains pillards occidentaux, les pèlerinages se terminent quelques fois très mal pour les Chrétiens. Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer vivant sous la Règle des chanoines de saint-Augustin acceptent d'assurer la garde du défilé d'Athlit, le chemin d'accès le plus dangereux pour les pèlerins jusqu'en 1106. Revenus près des Lieux Saints en 1104, Baudoin 1 er, roi de Jérusalem, leur octroie une partie de son palais ( ancien palais de Salomon ) ainsi que le dôme du rocher ( ancien temple de Salomon ). Ils alors appelés " Chevaliers du Temple " ou Templiers du fait de cet emplacement symbolique ( bâti en 961 avant Jésus-Christ, le Temple de Salomon fut détruit par les Chaldéens en 587 avant Jésus-Christ, reconstruit et définitivement détruit en 135 par l'empereur Hadrien ). Aidés d'une poignée de croisés ils fouilleront les fondations de l'ancien Palais de Salomon et celles du Temple de Salomon pendant plus de 9 années. Cette tâche accomplie, c'est en 1118 qu'ils créent l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ qui aura vocation de protéger les Chrétiens de Jérusalem, et les Etats Latins.

Divisions territoriales

L'organisation, le fonctionnement et la structure de l'Ordre sont fixés dans la Règle initiale et dans les Retraits, articles ajoutés au fil de l'eau, dont beaucoup sont l'œuvre de Bertrand de Blanquefort. l'Ordre du Temple était divisé en provinces dont le nombre a varié au fil des ans. Les historiens reconnaissent 21 provinces dans l'Ordre à savoir :
France, Poitou, Auvergne, Provence, Bourgogne, Portugal, Castille, Aragon, Valence, Sicile plus les Pouilles, Rome, Toscane plus Lombardie, Angleterre, Allemagne, Hongrie, Pologne plus Tchéquie, Jérusalem, Tripoli, Antioche, Chypre, Petite Arménie.

Hiérarchie du commandement

Le Maître :


Le rôle du maître et son pouvoir sont restreints. Il est la figure de proue de l'Ordre, mais il ne peut rien faire seul. Il a un rôle de représentation et se contente de signer les documents qui lui sont soumis par le chapitre général. C'est au cours des chapitres que le maître et les membres décident de tout ce qui concerne l'Ordre. Toute décision doit être approuvée par l'ensemble du conseil. Il est élu par un conseil, composé de douze frères (8 chevaliers et 4 sergents) et d'un frère chapelain. Les membres de ce conseil sont désignés par l'ensemble des dignitaires et des commandeurs de Terre Sainte à la mort du précédent maître.

Le Sénéchal :


Deuxième personnage de l'Ordre, c'est l'homme de l'ombre, sa fonction est de le remplacer lorsque celui-ci s'absente.
Le Maréchal du Couvent du Temple :
C'est le chef militaire de l'Ordre. En campagne, même le maître de l'Ordre doit se plier aux décisions du Maréchal du Couvent. Il est aussi responsable de la garde du gonfanon baussant. Il veille aussi à ce que les frères de l'Ordre aient leur matériel de combat en état.

Le Commandeur de la Terre de Jérusalem :


Quatrième en ordre d'importance dans l'Ordre, c'est le trésorier. C'est lui qui gère tout l'argent des commanderies d'Europe et qui s'occupe des fournitures.

Le Commandeur de Jérusalem :

Il est aussi le frère hospitalier de l'Ordre. Il s'occupe des malades et des blessés, et en campagne, c'est à lui que revient la charge de faire garder la Vraie Croix.

Les Commandeurs des Terres de Tripoli et d'Antioche :


Ils sont les représentants du maître dans ces provinces. Ils ont les mêmes droits que ce dernier, lorsque celui-ci n'est pas présent physiquement dans leur province. Tout comme le maître, ils sont secondés par des chevaliers, comme le maréchal de la Terre d'Antioche par exemple...

Les Commandeurs des autres Provinces :


Ils ont le même statut que les frères précédents, mais comme leurs provinces ne sont pas en "Guerre", ils n'ont pas de maréchaux pour les seconder.

Le Frère Drapier


Il est le responsable de la logistique vestimentaire des frères de l'Ordre. Il doit fournir vêtements, pièces de literie, chaussures,... à tous les frères de l'Ordre. C'est aussi lui qui prend les habits séculiers d'un nouveau frère et qui prépare la robe et le manteau pour la cérémonie de prise d'habit.

Les Frères Chevaliers Commandeurs des Maisons :


Ils étaient simplement responsables de leur maison, c'est-à-dire, commanderie, forteresse, casal,.... Ils devaient rendre compte en tout au Commandeur de la Terre ou de la Province.

Le Commandeur des Chevaliers :


Il y a plusieurs commandeurs des chevaliers. Ils sont en fait des lieutenants du Maréchal du Couvent. L'un d'entre eux, placé sous le commandement direct du Commandeur de la Cité de Jérusalem, commande aux chevaliers laïcs qui servent à terme dans l'Ordre.

Le Turcoplier :


Il commandait aux turcoples ( troupes indigènes ), habitants de Terre Sainte qui s'engageaient dans l'Ordre et qui servaient le plus souvent comme cavalerie légère et d'éclaireurs. Le Turcoplier commandait également les frères sergents lorsqu'on était en campagne.

Le Sous-Maréchal :


Il est sous le commandement du maréchal du Couvent. C'est lui qui garde le Gonfanon plié jusqu'au début de la bataille. A ce moment, c'est le Maréchal qui s'en empare et qui le brandit. En dehors des campagnes, il commande aux Frères de Métier. C'est aussi lui qui doit fournir en matériel les frères de l'Ordre.

Le Gonfanonier :


Il commande aux écuyers. En campagne, il garde un gonfanon de réserve roulé autour de sa lance.

Le Commandeur de la Voûte d'Acre :


C'est un trésorier spécial qui administre tous les biens de l'Ordre qui sont débarqués des bateaux à leur arrivée dans le port d'Acre.


Quelques dates importantes dans la vie de l'Ordre.


C'est au concile de Troyes le 14 Janvier 1129 , à la demande de Saint-Bernard ( Bernard de Clairvaux ) que l'Ordre est véritablement officialisé. L'Éloge de la Nouvelle Milice est un témoignage capital de l'importance de Saint-Bernard dans la création de l'Ordre du Temple. Il aurait lui-même écrit la Règle qui régit le fonctionnement complet de l'Ordre. C'est seulement en 1147 que le pape octroie la croix pattée rouge aux Templiers. Auparavant, les chevaliers étaient seulement vêtus d'un manteau blanc et les sergents d'un manteau brun. Cette croix est cousue sur l'épaule gauche de leur vêtement. De nombreux dessins ou illustrations sont trompeurs à ce sujet ... Chaque époque a adapté leur apparence à son style : le XVIII ème siècle, par exemple présente le maître avec un chapeau, portant une plume d'ornement, accoutrement carnavalesque pour se référer aux croisades ! L'indépendance religieuse des Templiers fut reconnue dès 1163, par une bulle du pape Alexandre III nommée "Omne datum optimum" donnée à Tours le 18 juin et adressée au Grand-Maître du Temple Bertrand de Blanquefort en tant que "Magistro religiose Militi Templi quod Jerosolimis situm […]". On peut voir cette bulle originale aux archives nationales. La date de cette bulle est M C LXIII, quatrième année du pontificat d'Alexandre III. Cette bulle dit : que le pape Alexandre III concède en privilèges l'indépendance spirituelle des Templiers et les soustraits à la juridiction des évêques diocésains et les placent directement sous l'autorité du pape.
Ils avaient déjà obtenu le privilège de construire des chapelles et des oratoires dans leurs maisons, et la faculté d'agréger à l'Ordre, des prêtres, qui sous le nom de "chapelain" accompliraient toutes les fonctions du culte. Elle a été confirmée dans les mêmes termes ou presque dix ans plut tard, en 1173, cette bulle fut adressée à Eudes de Saint-Amand et datée comme ce-ci : "Datum Anagniae per manum Gratiani sanctae Romanae ecclesiae sudiaconi et notarii, VII Kal. Novembris, indictione VI, incarnationis dominicae anno MCLXXIII, pontificatus vero domini Alexandri papae III anno quinto decimo". Puis, nous retrouvons le même texte avec quelques modifications sans grandes importances dans une bulle du 4 mai 1183, rédigée par le pape Lucius III.
En 1183 Saladin s'empare d'Alep.
En 1185 mort de Baudouin IV, le Roi Lépreux. Son neveu Baudouin V, âgé de 11 ans devient Roi de Jerusalem, sous la tutelle du Comte Raymond III de Tripoli.
En 1188 en janvier, Les rois Henry II d'Angleterre et Philippe Auguste bien qu'en guerre, acceptent de se rencontrer à Chinon à la demande des légats du pape et s'engagent à participer à la nouvelle Croisade. Mais la révolte de Richard Coeur de Lion contre son père, retardera le départ des croisés anglais et français. En mars, c'est l'empereur germanique Frederic I Barberousse qui s'engage à prendre la croix. Le Maître de l'Ordre du Temple, Gerard de Ridefort est libéré par Saladin contre la reddition de la forteresse templière de Gaza.
En 1192 l'Ordre du Temple vend l'île de Chypre à Guy de Lusignan. Richard Coeur de Lion retourne en Europe pour s'opposer aux conquêtes de Philippe II Auguste.
En 1193 mort de Saladin et mort de Robert de Sablé. Gilbert Horal(ou Erail) est élu Maître par le chapitre. Richard Coeur de Lion est capturé par Leopold, l'archiduc d'Autriche et jeté dans un cul de basse-fosse comme un prisonnier de droit commun.
En 1194 début de la construction de la cathédrale de Chartres. Richard Coeur de Lion est libéré contre le paiement d'une forte rançon et débarque en Angleterre en mars.
En 1201 dès le début de l'année, Philippe du Plessis est élu à la tête de l'Ordre du Temple.
En 1204 a Constantinople, l'empereur fantoche mis sur le trône par les Vénitiens est assassiné. Les Croisés assaillent à nouveau la ville et la mettent à sac. Ce qui reste de l'empire Byzantin est démantelé. L'empire Latin de Constantinople est créé avec à sa tête Baudouin de Flandre comme empereur. Les Chrétiens créent encore d'autres états sur les vestige de l'ancien empire : Le duché de Naxos, le royaume de Thessalonique, le duché d'Athènes et la principauté d'Achaïe. Les grecs quant à eux gardent pied en Europe avec le Despotat d'Epire et en Asie Mineure, ils créent l'empire de Nicée et l'empire de Trébizonde.
En 1205 le nouvel Empereur de Byzance, Baudouin 1er, décide d'envahir l'empire bulgare situé au nord de ses territoires. Les deux armées se rencontrent à Andrinople et les croisés de Baudouin sont vaincus par les troupes du tsar Ivan Kalojan 1er. Baudouin disparait lors de cette bataille, sans doute emmené en captivité d'où il ne sortira jamais.
En 1218 mort du Maître de l'Ordre du Temple, Guillaume de Chartres devant Damiette. Il est remplacé par Pierre de Montaigu, alors précepteur de l'Ordre pour les provinces de Provence et d'Espagne.
En 1219 prise de Damiette par les francs le 05 novembre.
En 1221 défaite des armées franques lors de la bataille de Al-Mansurah près du Caire et perte de Damiette. La cinquième croisade est un échec.
En 1228 sixième croisade (1228-1229) : L'empereur Frédéric II conclut un traité avec le sultan d'Egypte Malik al-Kamil qui restitue plusieurs villes aux Chrétiens, dont Jérusalem, Bethléem et Nazareth.
En 1229 entrée de l'Empereur Frédéric II à Jérusalem. Début de la querelle entre l'Empereur et les Templiers.
En 1232 mort de Pierre de Montaigu, Maitre de l'Ordre du Temple. Election d'Armand de Périgord pour lui succéder.
En 1239 défaite des armées franques devant Gaza , l'empereur germanique, Frédéric II, est excommunié pour la seconde fois par le pape Grégoire IX.
En 1247 mort du maître du Temple Armand de Périgord en captivité. Election de Guillaume de Sonnac pour lui succéder.
En 1248 septième Croisade (1248-1254) : Louis IX s'embarque à Aigues Mortes en direction de Chypre, en vue de conquérir l'Egypte.
En 1249 prise de Damiette par les Croisés.
En 1250 mort de l'empereur germanique Frédéric II. Une période d'anarchie qui durera jusqu'en 1273 s'installe dans l'empire, chaque principauté veut se rendre indépendante de tout pouvoir central. Les Mamelouks renversent le pouvoir du sultan Ayyubide en Egypte. Mort du Maître de l'Ordre du Temple, Guillaume de Sonnac. Renaud de Vichiers est élu pour lui succéder. Saint Louis est capturé avec 12000 hommes lors de la bataille devant Al-Mansourah et est libéré contre la remise de la ville de Damiette et une rançon.
En 1252 le pape Innocent IV autorise les inquisiteurs à utiliser la torture. Louis IX signe une trêve de 10 ans avec les Mamelouks. Il restera encore deux ans en Terre Sainte pour renforcer les forteresses qui restent aux mains des Chrétiens. Certains historiens mentionnent la démission de Renaud de Vichiers et l'élection de Thomas Beraud comme nouveau Maître de l'Ordre.
En 1257 certains historiens mentionnent la mort de Renaud de Vichiers et l'élection de Thomas Beraud pour lui succéder à la tête de l'Ordre.
En 1258 prise de Bagdad par les armées mongoles de Ulagu. C'est la fin du khalifat Abbasside.
En 1261 fin de l'Empire Latin d'Orient. L'empereur de Nicée, Michel VIII Paléologue, reconquiert Constantinople et y fonde sa dynastie. Election du Pape Urbain IV.
En 1265 prise de Césarée et d'Arsuf par les Mamelouks.
En 1268 perte des places de Jaffa, Beaufort, Antioche, Banyas et Gastein.
En 1269 Hugues III de Chypre devient Roi de Jerusalem.
En 1270 huitième croisade (1270) : Le roi de France Louis IX s'embarque en vue d'aller conquérir Tunis. Il meurt de la peste quelques jours après son débarquement. Son fils Philippe III dit le Hardi lui succède sur le trône de France.
En 1273 mort du Maitre de l'Ordre du Temple Thomas Beraud. Guillaume de Beaujeu le remplace à la tête de l'Ordre.



Fusion du Temple de l'Hopital et des Teutoniques.

Cette fusion aurait permis de reconstituer une force seule capable d'affronter les armées Musulmanes en cette fin de XIII ème siècle. Louis IX puis Charles II d'Anjou Grégoire X puis Nicolas IV et pour finir Boniface VIII avaient réfléchi à cette éventuelle fusion en 1274 au concile de Lyon et en 1291 au concile de Salzbourg. Le chroniqueur Raymond Lulle écrivit beaucoup à ce sujet, Pierre de Blois en 1306 auteur d'un traité concernant cette fusion esquissait la réorganisation d'un pan entier de la Chrétienté. Le fils de Philippe IV le Bel pourrait diriger cette nouvelle entité, ayant pour but l'organisation d'une nouvelle croisade ! Si les Teutoniques et les Hospitaliers en fins diplomates ne bronchèrent pas à l'évocation d'une fusion, le Temple qui n'était pas d'accord le fit immédiatement savoir au Roi et au Pape. A son retour en France après avoir été chassé du Proche Orient, Jacques de Molay fit savoir haut et fort que son ordre n'accepterai pas de se fondre dans une nouvelle entité. Jacques de Molay n'a pas compris que le salut du Temple ( qui avait mauvaise réputation depuis qu'il avait failli à sa mission ) résidait justement dans la création d'une nouvelle entité. Jacques de Molay espérera jusqu'en 1305 que la Papauté défendrait le Temple contre les machinations royales, mais avec l'avénement du Pape Clément V il comprit que le Temple était en danger de mort.



Décadence de l'Ordre, chassé du Proche Orient.

En 1285 le roi de France Philippe III meurt à Perpignan, sur la route de retour de la Croisade d'Aragon. Son fils, Philippe IV le Bel est sacré Roi de France à Reims.
En 1291 chute de Saint Jean d'Acre : des pèlerins Italiens et Francs arrivent à Saint-Jean-d'Acre, sans expérience militaire, sans connaissance de la situation géopolitique en Terre sainte, ils accusent les Latins d'Orient de complaisance à l'égard des musulmans, n'hésitant pas à les qualifier de traîtres à la cause chrétienne. Ils refusent le principe de la trêve acceptée par les Musulmans 3 ans auparavant. Ils passent à l'action le 13 mars 1291, en massacrant des paysans musulmans venus en ville vendre leur production. Ils envahissent le bazar et égorgent les marchands musulmans. Atterrés, les consuls de la ville et les grand maîtres des ordres militaires préfèrent alors avertir directement le sultan Al-Ashraf, lequel réclame le châtiment des coupables. Seul Guillaume de Beaujeu ✳️ , grand maître de l'ordre du Temple plaide pour l'exécution des criminels. Les autres membres du conseil de Saint-Jean-d'Acre sont persuadés que le sultan se contentera d'excuses. Personne ne croit pas à la déclaration de guerre du mamelouk, pensant qu'il ne s'agit que de gesticulations. Les croisés envoient des ambassadeurs chargés de présents pour l'amadouer, mais sont jetés en prison par Al-Ashraf. Le sultan Al-Ashraf arrive à Saint-Jean-d'Acre le 5 avril 1291 et assiège immédiatement la ville. Avec une armée de 220 000 soldats, il dispose de quatre énormes catapultes, de mangonneaux et de balistes. La ville abrite 40 000 habitants, dont 15 000 soldats. Le 15 avril, Guillaume de Beaujeu tente une sortie à la tête des Templiers. Les Templiers parviennent difficilement à revenir en ville et leur tentative d'incendier une des catapultes a échoué. Ils tentent à nouveau l'opération quelques jours plus tard, en vain. Le 4 mai, le roi Henri II débarque à Saint-Jean-d'Acre, avec 200 chevaliers, 500 fantassins et des vivres en quantité. Le courage des assiégés se renforce et Henri II, en tant que roi de Jérusalem essaye de traiter avec le sultan : celui-ci exige la reddition pure et simple de la ville, et accorde la vie sauve aux habitants. Le 7 mai, Henri repart vers Chypre pour y demander des renforts, en laissant son armée sur place. Le bombardement de la ville par les machines mamelouks s'intensifie, le travail de sape également. Le 15 mai, la Tour Neuve s'écroule, en partie. Guillaume de Beaujeu fait construire un mur en bois ( ou chat ) pour verrouiller l'accès, mais n'y parvient pas complètement. Une tempête empêche l'évacuation des femmes et des enfants par la mer. Les quelques navires déjà partis sont obligés de revenir se réfugier au port. Le vendredi 18 mai 1291, à l'aube, les Musulmans portent l'estocade. Ils prennent pied sans difficulté dans la Tour Neuve, puis bombardent les assiégés de feux grégeois. Guillaume de Beaujeu, grand maître du Temple, et Jean de Villiers, grand maître de l'ordre des Hospitaliers , unis à l'heure du danger, défendent le point le plus menacé, la Porte Saint-Antoine. Atteint d'une flèche sous l'aisselle, Guillaume se retire du combat. Des croisés lui crient : « Pour Dieu, sire, ne partez pas, car la ville sera bientôt perdue ! », ce à quoi Guillaume répond « Seigneurs, je ne peux plus, car je suis mort, voyez le coup. » On l'emporte à la commanderie du Temple où il expire quelques heures plus tard. Jean de Villiers, également grièvement blessé, est transporté sur un navire en direction de Chypre. Les Mamelouks prennent alors la Porte Saint-Antoine et se ruent dans la ville, massacrant les habitants. Certains tentent de fuir sur des navires surchargé, beaucoup coulent au large. Dix mille habitants se sont réfugiés dans la Voûte d'Acre, la citadelle des Templiers, qui tient encore et dont la défense est assurée par Thibaud Gaudin et Pierre de Sevry, maréchal du Temple. Cette citadelle donne sur la mer qui s'est calmée et les rescapés peuvent embarquer pour se réfugier à Chypre. Pendant dix jours, la citadelle résiste aux bombardements incessants, avant de succomber à son tour, le 28 mai.
C'est la fin de la présence franque en Terre sainte, dans la foulèe la bailli de Tyr et sa garnison évacuent la ville, le nouveau grand maître des Templiers, Thibaud Gaudin, ainsi que les Templiers se replient à Sidon. La population de Sidon est évacuée, et Thibaud part pour Chypre, prétextant querir des renforts, mais ne revient pas. Sidon est prise le 14 juillet. Se fiant aux promesses de paix du sultan, les habitants de Beyrouth lui ouvrent les portes le 21 juillet et seuls les Templiers de la commanderie furent pendus haut et court. Les 3 et 14 août suivants, les places fortes de Tortose et de Château-Pèlerin sont évacuées sans combat. Seules deux cités en Terre sainte restent provisoirement chrétiennes : l'îlot d'Arouad, au sud de Tortose, tenu par les Templiers, et la ville de Gibelet.
En 1292 mort de Thibaut Gaudin. Jacques de Molay est élu Maître de l'Ordre du Temple à Chypre.
En 1296 Jacques de Molay prend parti pour le pape Boniface VIII, contre Philippe le Bel.
En 1301 le conflit entre Boniface VIII et Philippe IV le Bel prend une nouvelle tournure. Philippe le Bel fait arrêter l'évêque de Pamiers, Bernard Saisset, qu'il accuse de trahison. Boniface VIII fulmine alors la Bulle "Ausculta filii" dans laquelle il rappelle au roi qu'il doit se soumettre à l'Eglise en tant que chrétien.
En 1302 les Templiers doivent abandonner les deux derniers bastions chrétiens de Terre Sainte. L'îlot de Ruad, en face de Tortose est pris d'assaut par les Mamelouks et tombe entre leurs mains. La ville de Gibelet, appartenant au seigneur, Pierre Embriaco, ami du sultan redevient Musulmane. En 1303 Le 7 Septembre, attentat d'Anagni organisé par Sciarra Colonna et Guillaume de Nogaret. Le pape excommunie Philippe IV le Bel, mais meurt début octobre.
En 1307 le 22 septembre : Nomination de Guillaume de Nogaret comme chancelier du royaume. Interrogatoire de quelques templiers à propos de pratiques étranges qui se produiraient dans l'Ordre et qui ont été dénoncées aux hommes du Roi de France. le vendredi 13 Octobre : Arrestation des templiers dans le royaume de France.



Extermination des Templiers.

La prise d'Ascalon (Août 1153) fut un exemple de l'ambition de certains maîtres à l'égard du pouvoir temporel. Le maître en fonction, Bernard de Trémelay, avait en effet cherché à bloquer l'entrée aux autres Francs dès l'ouverture d'une brèche dans les murs de la ville pour laisser le champ libre aux chevaliers du Temple ...
Leur lutte perpétuelle avec les Chevaliers de l'Hopital provoqua souvent des tensions dans les camps des croisés et ne facilita pas la cohésion des Francs en Terre Sainte. Pendant près de deux siècles, les Templiers vont accroître leur aura pour finalement revenir en Occident en 1291 après la chute de Saint-Jean d'Acre. Les Templiers et Hospitaliers présents à Acre en 1291 défendront héroiquement la ville jusqu'à la mort. Pour les survivants du Temple, leur retour en France ne plaisait pas à tout le monde, d'autant plus que l'Ordre du Temple ne faisait que s'enrichir au fil du temps : donations, achats, intérêts des prêts accordés, ... tout semblait donner à l'Ordre une puissance lui permettant de bouleverser l'organisation féodale.
Philippe IV "le Bel", envieux de sa richesse et de sa puissance, a cherché par plusieurs moyens à l'utiliser à ses fins ( en particulier lors des émeutes à Paris qui faillirent lui coûter la vie ! ). Cherchant au départ à en devenir le maître tout en restant roi de France, il joua un jeu de trahison machiavélique qui finit par l'arrestation, le Vendredi 13 Octobre 1307 au matin, de tous les Templiers du royaume. Les Templiers étaient devenus trop puissants, ils menaçaient les autorités royales Européennes qui leur étaient toutes redevables. La suite vous la connaissez les templiers torturés exterminés jusqu'aux derniers qui mourront sur le bûcher le 11 Mars 1314 sur l'ile de la cité !