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Tableau récapitulatif ❎ des Croisades


Première croisade (1096-1099)


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Deuxième croisade (1146-1149)


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Troisième croisade (1189-1192)


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Quatrième croisade (1202-1204)


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Cinquième croisade (1217-1221)


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Sixième croisade (1228-1229)


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Septième croisade (1248-1254)


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Huitième croisade (1270)


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Neuvième croisade (1272)


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Croisade des enfants (1212)


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Croisade des pastoureaux (1251)


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Croisade contre les cathares (1208-1244)


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Etymologie du terme "Croisades"

Le terme « Croisades » apparaît ponctuellement à la fin du XIII ème siècle en latin médiéval. Les textes médiévaux employent les mots « voyages à Jérusalem ou pèlerinages » pour désigner ce qu'aujourd'hui nous appelons les Croisades. Sont aussi utilisés les termes de auxilium terre sancte, « aide à la Terre sainte », expeditio, transitio ainsi que « passage général », « passage régulier » et « passage particulier ». Prise de Jérusalem en 1099 Le terme de Croisades n'apparaît que tardivement en Français, voici ce que mentionne le dictionnaire "le Trésor de la langue française informatisé" (TLFi) qui fait remonter l'expression « soi cruisier » (se croiser) à la Vie de Saint Thomas le martyr de Guernes datée de 1174, et le terme de « Croisade » aux Chroniques de Chastellain datées de 1475, notant qu'il s'agit d'un substitut de termes proches tels que « croisement », « croiserie » ou « croisière » qui sont plus anciens. le Dictionnaire historique de la langue française note une première apparition du mot vers 1460 et note également qu'il dérive de « croisement », que l'on rencontre avant la fin du XII ème siècle. Pourtant, l'ancien français « croiserie » apparaît dans la chronique de Robert-de-Clari durant la quatrième Croisade (1204), tandis que l'on trouve l'espagnol cruzada dans une charte en Navarre de 1212. En réalité, tous ces termes sont des substantifs de l'adjectif crucesignatus, croisé (littéralement, marqué par la croix) qui, lui, apparaît dans la chronique d'Albert d'Aix ( sans doute écrite, pour sa première partie, dès 1106 ) ou du verbe crucesignare, prendre la croix, qui est fréquent au XII ème siècle.

Un peu d'histoire pour comprendre l'origine des Croisades

- De l'an 71 à l'an 335 après J.C, Jérusalem fut une ville ouverte

Elle est peuplée en majorité de Juifs et de Chrétiens qui acceptent la domination de Rome. La population paiera un lourd tribut à Rome qui en contre partie les laissera commercer et pratiquer leurs religions, en les défendant des envahisseurs. En l'an 71 les Juifs n'ont plus le droit de résider à Jérusalem, mais malgré cet interdit une communauté juive se réinstalle dans la ville. Vers 130, l'empereur Hadrien décide de faire rebâtir la ville, pour lui rendre sa splendeur passée et pour promouvoir les élites juives hellénisées qui habitent la ville. Des Temples sont édifiés sur les sites qui seront identifiés comme ceux du Saint-Sépulcre et de la Nativité à Bethléem. Deux proches du patriarche Juda Hanassi, qui entretient de bonnes relations avec les Sévères, figurent parmi les dirigeants de la communauté juive de Jérusalem.
Le nom « Palestine », originellement celui de la zone côtière, l’ancien pays des Philistins, ne fut donné à une partie de la Judée sous l’empereur Hadrien qu’en 135, lorsque l’empire romain voulut punir les juifs pour leurs révoltes. Le délitement de l'empire Romain, coincidera avec la montée en puissance du Christianisme. Au IV ème siècle la mère de Constantin, Hélène, visite Jérusalem de 325 à 327, et y identifie les lieux saints. En 324, Constantin restitue son nom à la ville Jérusalem. Le 13 septembre 335, selon la liturgie de Jérusalem, est célébrée la dédicace de la basilique du Saint-Sépulcre.

- De l'an 335 à l'an 614 après J.C, Jérusalem fut une ville Chrétienne

En 451, le patriarcat de Jérusalem est créé. La ville Ήὰγία πόλις Ίερουσα[λήμ] (Hagiapolis Ierusalem, Cité Sainte) ou Hierusalem, est représentée sur plusieurs mosaïques chrétiennes du V ème au VIII ème siècle, en particulier sur la Carte de Madaba (560-565). Lorsque Jérusalem devient une ville Chrétienne, le site même du Temple est un immense champs de ruines. C'est sur ce site dévasté que les Chrétiens contruisent avec l'accord de Justinien, entre 531 et 543, au bord de l'esplanade à l'emplacement exact de l'ancien palais du Roi Salomon, une église appelée "Sainte-Marie-la-Neuve", commémorant la Présentation de Jésus au Temple, selon les chroniqueurs ( Antoine de Plaisance, Cyrille de Scythopolis, Grégoire de Tours ) cette église est détruite par les Perses lors du siège de Jérusalem en 614.

- De l'an 638 à l'an 1099 après J.C, Jérusalem fut une ville Musulmane

Les Perses de religion 'mazdéiste' occuperont Jérusalem de 614 à 638, mais se montreront incapable d'endiguer le raz de marée Musulman en 638. Devenus maîtres de Jérusalem en 638, les musulmans bâtissent à l'emplacement du Temple de Salomon la Coupole du Rocher (Qubbat As Sakhra) entre 688 et 692. D’après la tradition Musulmane, durant son voyage nocturne, Mahomet se serait élevé vers les cieux depuis le rocher que recouvre ce monument. En 692 les Musulmans détruisent l'église "Sainte-Marie-la-Neuve". En 693 les Musulmans entreprennent la construction de la mosquée al-aqsa à l'emplacement de cette église , mosquée inaugurée en 705. En 1073 Les Turcs Seldjoukides contrôlent la ville, après leur victoire sur les Fatimides. Les Seldjoukides refuseront pendant les deux décennies suivantes, contrairement à leurs prédécesseurs, le passage des pèlerins chrétiens à Jérusalem, c'est ce qui déclenchera la première croisade, décidée par le pape Urbain II en 1095. Alors que les croisés progressent vers Jérusalem, les Fatimides parviendront à reprendre la ville en 1098 .

- De l'an 1099 à l'an 1187 après J.C, Jérusalem fut une ville Chrétienne

Après la prise de Jérusalem par les croisés en 1099, le dôme du rocher est transformé en église Chrétienne. Il est alors surmonté d'une croix, orné à l'intérieur d'images pieuses mais on y laisse les inscriptions arabes ( alors indéchiffrables ) qui niaient la divinité de Jésus. C'est aussi à cette époque qu'est reconnu le chemin qu'aurait suivi Jésus pour monter au Calvaire, c'est-à-dire la Via Dolorosa. Le palais et les bâtiments royaux sont établis autour de la Tour de David et de l’actuel quartier arménien. Devenu le Templum Domini ou temple du Seigneur, il est confié aux chanoines ( des prêtres vivant en communauté ) du Saint Sépulcre. La ville devient la capitale du Royaume latin de Jérusalem aussi appelé royaume franc de Jérusalem et Godefroy de Bouillon prend le titre d’avoué du Saint-Sépulcre. Les Musulmans et les Juifs sont interdits d'établissement à Jérusalem tant que dure la domination des Croisés sur la ville. Les Francs agrandissent et transforment considérablement le Saint-Sépulcre. Les fondations de La mosquée Al-aqsa et du dôme du rocher, redevenus des lieux de culte Chrétien, sont méthodiquement fouillés de l'an 1106 à l'an 1116 par Geoffroy de Saint-Omer et ses hommes qui créeront également la milice des pauvres chevaliers du christ. Ces chevaliers habitent alors dans les écuries du roi Salomon à coté de la mosquée Al-aqsa, tandis que le roi Baudouin habite dans la mosquée Al-aqsa ( à l'emplacement du palais du roi Salomon rasé par les Romains, puis rebati en église "Sainte-Marie-la-Neuve" par les chrétiens, puis rasée par les Musulmans qui construisirent en lieu et place la mosquée Al-aqsa ) Lors de ces fouilles, ces derniers découvrent des écrits concernant la vie de Jésus, de nature à les déstabiliser, mais Saint Bernard reprend les choses en main et missionne Etienne Harding pour traduire ces parchemins et en agréger certaines parties au nouveau testament 'revu et corrigé'. Il ne fait guère de doute non plus que des objets de la plus haute importance y furent découverts, objets cachés par les prêtres qui exerçaient dans le Temple. l'origine du nom « Templiers » ne fait donc pas référence au lieu qu'ils occupent dès 1106, mais à l'emplacement où se dressaient les deux Temples des hébreux, puis le Templum Domini ( dome du rocher transformé en lieu de culte Chrétien ) considéré comme siège symbolique. Pour preuve, cet édifice figurait au verso du sceau des grands maîtres de l’Ordre du Temple. Jérusalem étant dépeuplée après les massacres ou l'exil des musulmans et des juifs, le roi de Jérusalem fait appel vers 1115 à des colons syriens chrétiens pour la repeupler et en assurer la défense. Les pélerinages donnent une nouvelle prospérité à Jérusalem au milieu du XII ème siècle et justifient la construction et l'agrandissement de plusieurs hôpitaux dont celui de l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
En 1177, à l'occasion d'un effondrement des murailles, sont entrepris d'importants travaux de refortification.
En 1187, après l'attaque de Renaud de Châtillon malgré une trêve conclue entre Saladin et le royaume de Jérusalem, Saladin attaque les croisés, capture Châtillon lors de la bataille de Hattin (4 juillet 1187) et le fait décapiter. Lors de cette bataille il fait également prisonnier le roi Guy de Lusignan, met le siège devant Jérusalem le 20 septembre 1187 et enfin s'empare de la ville le 2 octobre 1187. Il reprend rapidement toutes les cités croisées, à l'exception de Tyr .

- De l'an 1187 à l'an 1917 après J.C, Jérusalem fut une ville Musulmane

- Une période instable : du règne de Saladin au contrôle de Jérusalem par les Mamelouks (1187 - 1261).
- Le règne des Mamelouks (1261 - 1516).
- Période ottomane (1516 - 1917). Le statut des résidents du territoire aujourd’hui appelé Palestine, (inclus dans l’Empire ottoman à partir de 1516) durant la période comprise entre le début de l’occupation anglaise le 9 décembre 1917 et la mise en application de l’Ordonnance sur la citoyenneté palestinienne le 1er août 1925, en matière de droit international est le suivant :
sous la domination turque, conformément à la Loi sur la nationalité ottomane du 19 janvier 1869, les habitants de la Palestine étaient citoyens ottomans. À l’époque, il n’existait ni Palestine, ni nationalité palestinienne, ni Palestinien, pas plus qu’existait Israël, nationalité israélienne ou Israéliens.

- De l'an 1917 à l'an 1948 après J.C, Jérusalem sous protectorat Anglais

Après la bataille de Jérusalem (novembre-décembre 1917) où les deux camps choisissent d'opérer à l'écart de la ville par égard pour les lieux saints, le général britannique Edmund Allenby entre solennellement à pied dans Jérusalem le 11 décembre 1917. Il est flanqué de près par le haut commissaire français pour la Palestine Georges Picot. Il lit une proclamation en anglais garantissant tolérance religieuse et protection dans tous les Lieux saints. Cette proclamation est ensuite lue en français, italien, hébreu, arabe, grec, russe et arménien, ce qui constituait la première utilisation officielle de l'hébreu en Terre d'Israël depuis la chute du Second Temple. La ville reste sous mandat britannique jusqu'en 1948, dans un climat d'instabilité ( attentats terroristes ). À partir de 1918, des quartiers juifs voient le jour à l'ouest et au sud de la vieille ville, c'est alors que le nombre de réfugiés juifs d'Europe centrale augmente. Cette implantation juive accrue provoque des réactions arabes, qui éclatent à Jérusalem en 1920 et 1928. Le haut-commissaire britannique Herbert Samuel freine l'immigration juive. En 1933, avec la montée du nazisme, les Britanniques commencent à s'orienter vers un partage du pays, Jérusalem devant se trouver sur la ligne frontière, à titre de ville ouverte. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni désire limiter l'entrée en Palestine des nombreux rescapés juifs des camps hitlériens, d'autant que les revendications arabes deviennent de plus en plus vives. L'opposition au gouvernement britannique monte donc rapidement, tant côté juif qu'arabe. Le 22 juillet 1946, l'Irgoun, organisation juive clandestine, fait sauter une aile de l'hôtel King David, siège de l'administration britannique. Des combats à Jérusalem entre Juifs et Arabes commencent dès novembre 1947.

- De l'an 1948 à nos jours, Jérusalem devient une ville partitionnée

Dans l'après-midi du 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l'indépendance de l'État d'Israël. Le 15 mai 1948, les Britanniques quittent la région, laissant Juifs et Arabes se déchirer pour la possession de la ville. Le 27 mai, la Légion arabe contraint les Israéliens à évacuer la Vieille Ville. Le 6 juin, les Israéliens parviennent à relier la ville au reste du pays. En juillet, l'aviation arabe bombarde la ville. Le 7 janvier 1949, le Conseil de sécurité des Nations unies impose la fin des combats. Les combats ont eu lieu dans la Vieille Ville finalement abandonnée par les Israéliens et à la périphérie de la ville (Massacre du convoi pour l'hôpital du mont Scopus, « Route de Béthanie »). À partir de novembre 1948 et l'établissement de la ligne cessez-le-feu matérialisée par un no man's land, la ville se retrouve partagée entre une partie occidentale contrôlée par Israël et une partie orientale (qui inclut toute la vieille ville) contrôlée par la Jordanie. La circulation entre les deux parties est impossible. Seuls le personnel de l'ONU et les touristes étrangers peuvent passer le check-point de la porte de Mandelbaum. La plupart des lieux saints, ainsi que le quartier juif de la vieille ville (vidé de ses habitants), se trouvent alors sous contrôle jordanien. Toutes les synagogues et de nombreuses églises de la vieille ville sont saccagées, ainsi que le cimetière du Mont des Oliviers (dont les pierres tombales sont utilisées pour construire des latrines). Alors que la Jérusalem arabe est délaissée par les autorités politiques, la Jérusalem israélienne bénéficie d'importants investissements : elle est proclamée capitale de l'État d'Israël — pour la première fois depuis près de deux mille ans à l’exception de la période croisée, la ville sainte redevient une capitale politique — et la Knesset et la plupart des ministères s'y installent. La population de la Jérusalem israélienne passe de 90 000 à 190 000 entre 1949 à 1967. Le quartier du gouvernement est bâti dans les années 1950 et 1960 et le musée d'Israël avec les prestigieux manuscrits de la mer Morte est inauguré en 1965. L'université hébraïque de Jérusalem rouvre à Givat Ram en 1953 et le nouvel hôpital Hadassah emménage à Ein Kerem en 1961. Un fossé politique, démographique, économique et culturel sépare les deux parties de la ville à la veille de la guerre des six jours. Le 5 juin 1967, après l'attaque préventive israélienne qui a détruit au sol l'aviation égyptienne, le roi Hussein de Jordanie ordonne à son artillerie d'ouvrir le feu sur les positions israéliennes de Jérusalem et l'infanterie jordanienne pénètre dans le no man's land où elle s'empare du quartier général de l'ONU. Le 6 juin, l'armée israélienne entame un mouvement tournant autour de la Vieille Ville et fait la jonction avec l'enclave du Mont Scopus. Le 7 juin à une heure du matin, heure de Jérusalem, le Conseil de sécurité vote une demande de cessez-le-feu immédiat mais les troupes de Uzi Narkiss occupent rapidement et sans combat la Vieille Ville et atteignent le mur des lamentations. Le 11 juin commence, après l'évacuation du quartier des Maghrébins, le dégagement de l'esplanade du Kotel. Le 14 juin, 250 000 Israéliens y célèbrent Chavouot (la Pentecôte juive). Le 28 juin, la municipalité arabe est dissoute mais ce n'est que le 30 juillet 1980 que la ville est formellement entièrement unifiée et devient la capitale d'Israël, alors que l'Assemblée générale des Nations unies avait voté dès le 4 juillet 1967 une résolution déclarant l'annexion de Jérusalem nulle et non avenue. À la suite de la guerre des Six Jours, Israël contrôle l'ensemble de Jérusalem. Les juifs retrouvent leurs lieux saints à l'exception du Mont du Temple où il leur est interdit de prier, sans que pour autant Chrétiens ni Musulmans ne voient l'accès à leurs lieux saints contesté l'accès à l'Esplanade des Mosquées est parfois rendu plus difficile aux musulmans, dans les moments de tension. Israël prend d'ailleurs à sa charge la restauration de nombreux lieux de culte, réduits à un état de délabrement sous l'occupation jordanienne. Israël proclame Jérusalem « capitale éternelle et indivisible de l'État d'Israël » et annexe en 1982, puis en 1993, des territoires supplémentaires dans les limites de l'État d'Israël et de la municipalité de Jérusalem. Le Conseil de sécurité de l'ONU, dans ses résolutions 476 et 478, déclare que la loi israélienne établissant Jérusalem capitale « éternelle et indivisible » est nulle et non avenue, et constitue une violation du droit international. La résolution invite les États membres à retirer leur mission diplomatique de la ville, et jusqu'en 2017 aucune ambassade n'est installée à Jérusalem. En 2018 les USA transfèrent leur ambassade à Jérusalem, d'autres pays lui emboitent le pas .


Vous connaissez à présent un peu mieux l'histoire de Jérusalem.
Je vous ai épargné ci dessus la période antérieure à l'an 71 de notre ère, ainsi que les rapports conflictuels qu'Israel entretient avec ses voisins depuis 1949.


Revenons donc à notre sujet "les croisades", vous devez savoir que de l'an 600 à l'an 1000 les pélerinages Chrétiens en Terre Sainte se sont succédés même s'ils étaient très risqués, ce risque faisait partie du tribut à payer pour le salut de l'âme du pélerin. A partir de l'an 1000 et avec le regain religieux succité par le passage à un autre millénaire, les pélerins se firent plus nombreux et mieux organisés en matière de défense armée de leurs cortèges. Il y eut donc de nombreuses petites Croisades avant celle de 1096, ou plus exactement de nombreux pélerinages armés. Tous ces pélerinages étaient encadrés par des armées de soldats afin d'éviter les pillages perpétrés par les populations des territoires traversés. De l'an 600 à l'an 1073 le pélerinage achevé, le pélerin Chrétien revenait toujours dans son pays d'origine, et aucun ne s'installa au Proche Orient. Tout changera en 1073 quand les Turcs interdiront les pélerinages en Terre Sainte, et c'est cette interdiction qui générera la première Croisade. De l'année 1073 à l'année 1095 les Papes Grégoire VII, Victor III, Urbain II sillonneront les royautés européennes afin de sensibiliser les Rois au danger que représentait le monde Musulman pour les Chrétiens d'Orient et d'Occident. 20 longues années à précher dans le désert tant il est vrai que les souverains européens étaient plus occupés à gérer le quotidien qu'à se projeter vers l'avenir, les seigneurs occidentaux passant le plus clair de leur temps à guerroyer entre eux pour agrandir leus territoires ! C'est ainsi que pendant 20 ans, tous ces Rois se hatèrent lentement, très lentement, pour organiser la riposte qui permettrait aux Chrétiens de retourner à Jérusalem et aussi qui soulagerait les Chrétiens d'Orient de la menace Musulmane ! Le troisième Pape Urbain II tirera les enseignements de ses malheureux prédécesseurs, il mettra en place la réforme de l'église dans le but de la rendre plus accessible aux pauvres et moins pompeuse, en un mot il fit ce que tout le monde attendait depuis longtemps. Cette réforme fut achevée au concile de Clermont le 27 novembre 1095 .
Ce Pape rusé en fit un résumé habile lors du discours de clôture prononcé par ses soins sur le parvis de la cathédrale. en fin de discours, et pour conclure sur la réforme, il évoqua l'interdiction faite aux Chrétiens par les Musulmans d'accéder aux lieux Saints depuis plus de vingt années, il exhorta les seigneurs à arrêter leurs querelles stériles, il les supplia de mettre leur énergie au service de Dieu en prenant les armes pour délivrer Jérusalem ! La population acclama ce discours, et, les seigneurs ne purent faire autrement que d'emboiter le pas au peuple ! C'est au cri de "Dieu le veut" que naquit cette rébellion contre les Musulmans, il ne restait plus qu'à trouver un organisateur à la hauteur de ce projet ! L'organisateur arrivera par miracle, et ménera à bien cette croisade, cet homme providentiel s'appelle Godefroy de Boulogne "dit de Bouillon" et contrairement à la légende qui le voudrait natif de Baisy en Belgique, il est né dans le chateau du comte de Boulogne à Boulogne sur mer .

Si vous désirez savoir pourquoi les Belges ont fabriqué cette légende " Godefroy de Bouillon né en Belgique"

Révélations au sujet de la 1ère croisade !

Godefroy IV de Basse Lotharingie, naquit en 1057 à Boulogne sur mer, c'est le deuxième fils d’un riche seigneur flamand "Eustache II -Aux Grenons- comte de Boulogne" et d’une wallonne Ida de Lotharingie (Lorraine), héritière de Bouillon (Ardennes, Belgique), et des ducs de Basse-Lotharingie .
Godefroy de Bouillon est un descendant de Charlemagne, et, comme son illustre ancêtre, un personnage extraordinaire. Il appartient à un clan de ducs, comtes et évêques, groupe aristocratique qui gouverne la Lotharingie depuis l'an 950. Comme il ne pouvait hériter des terres et titres de son père car deuxième fils, sa mère confia son éducation de chevalier à son oncle Godefroy III le Bossu à Bouillon (Belgique). À la mort de ce dernier (qui n'avait pas d'héritier), Godefroy hérite de ses titres d'ou son surnom "Godefroy de Bouillon". Toutefois, si l'empereur germanique lui concède le marquisat d’Anvers (1076), il lui interdit en sa qualité de roi de Germanie, le titre de duc de Basse-Lotharingie comme le souhaitait son oncle dans son testament. Godefroy se range néanmoins fidèlement au côté d'Henri IV dans la lutte d'investiture qui oppose l'empereur germanique et le pape Grégoire VII, et entre dans Rome les armes à la main. Pour le récompenser de ses fidèles et loyaux services, l'empereur germanique lui accorde finalement le titre de Duc de Basse-Lotharingie en 1087. Il règne désormais sur le duché de Brabant, le comté de Hainaut, le duché de Limbourg, le comté de Namur, le duché de Luxembourg et une partie du comté de Flandre.

Mais il tombe très gravement malade peu de temps après cette expédition à Rome, il y voit un signe du Très-Haut, et il fait le vœu, pour réparer ses torts, d'aller défendre les Chrétiens d'Orient s'il guérit.

Il guérira miraculeusement et tiendra parole !

Sans Godefroy de Bouillon, il y a fort à parier que la première Croisade n'aurait jamais démarré en 1096, car les seigneurs ne se hâtaient pas particulièrement pour prendre les dispositions visant à délivrer les lieux Saints et libérer les Chrétiens d'Orient. C'est donc cette maladie dont Godefroy de Bouillon faillit mourir, mais dont il réchapa par miracle qui fut le point de départ de la première grande Croisade. Tous les seigneurs d'Angleterre, du nord de la France et de Basse-Lotharingie furent contraints de suivre Godefroy de Bouillon dans son entreprise hasardeuse. En 1096 les pélerins repartiront en pélerinage vers Jérusalem et seront accompagnés par des hommes armés décidés à reprendre les lieux Saints, l'ampleur de cette coalition sera telle que tous les historiens s'accordent pour qualifier cet événement de première Croisade.

L'organisation des croisades

Les croisades étaient des entreprises lourdes à préparer et à gérer, leurs succès dépendaient souvent de la présence en nombre de personnels qualifiés sur le champ de bataille. Les guerriers : les chevaliers, la cavalerie lourde (troupes de première ligne) et le personnel de soutien comme les archers, les fantassins et les ingénieurs de siège. L'intendance : les prêtres alphabétisés et capables d'exécuter des rituels religieux ainsi que des tâches administratives, des marchands qui contrôlaient les fournitures, des chirurgiens et des membres du personnel de maison de chaque seigneur croisé. Dans les croisades ultérieures, les marins auront un rôle crucial, car les voyages en Terre Sainte ne seront plus terrestres mais maritimes. Cependant, les chevaliers resteront toujours les moteurs des armées croisées qu'ils organiseront et commanderont. Pour un Seigneur, un noble, un marchand, un praticien médical, un membre des corporations de batisseurs, un boucher, un boulanger, un vilain ou un serf, participer à une croisade relevait d'un comportement chevaleresque. La décision de partir en croisade était dictée par la structure féodale mais aussi par le climat social de la région. Si un roi «prenait la croix», ses vassaux étaient obligés de le rejoindre par loyauté, ainsi que par preuve de dévotion religieuse.
Chez les nobles, les liens de parenté motivaient également la participation à une croisade. Il était courant que les fils accompagnent leurs pères, des frères accompagnent leurs oncles. La décision de prendre ou non la croix était prise collectivement, les membres de la famille restés sur place étaient chargés provisoirement de l'entretien et de l'administration des fiefs en l'absence du Seigneur croisé.
Dans le clergé, pour chacun de ses membres, la décision de se croiser relevait du diocèse. Pour un évéque ou un archevéque la décision relevait du Pape.
Chez les roturiers ( guerriers, ingénieurs, praticiens, bouchers, boulangers etc ) la décision de se croiser leur appartenait, et si l'aspect religieux entrait en ligne de compte, l'aspiration à une meilleure qualité de vie dans les territoires qui seraient conquis y était également présente.
Chez les Serfs la décision de se croiser n'appartenait plus à leur Seigneur car le Pape avait annoncé en Novembre 1095, lors de son discours de clôture du concile de Clermont, que tout Serf qui partirait en croisade deviendrait un homme libre. Dès lors, ce sont des dizaines de milliers d'hommes et de femmes qui attendaient fébrilement de pouvoir partir vers Jérusalem !


Première Croisade, organisée et dirigée par Godefroy de Bouillon

Lassés des tergiversations des seigneurs pour organiser la reconquéte des lieux Saints, et encouragés par les déclarations du Pape en Novembre 1095, les pauvres décident de partir seuls pour Jérusalem. Inconscients des dangers qui guettent cette croisade mal préparée, ils partent persuadés que leur foi suffira à vaincre les Musulmans .
Le 08 mars 1096 Départ d’une « armée de pèlerins » d'avant garde de 15 000 hommes conduite par 'Pierre l’Ermite' et 'Gautier sans avoir'.
Le 12 avril 1096 Pierre l’Ermite arrive à Cologne.
Le 20 mai 1096 Massacre des Juifs à Mayence par l’avant garde de pèlerins.
Le 06 juillet 1096 Concile de Nîmes encourageant le comte de Toulouse à prendre la tête d’une expédition pour rejoindre Godefroy de Bouillon à Constantinople.
Le 06 juillet 1096 Prise et massacre de Sembin (Hongrie) par l’avant garde de pèlerins conduite par Pierre l’Ermite.
Le 06 juillet 1096 Prise et pillage de Belgrade par l’avant garde de pèlerins conduite par Pierre l’Ermite. Quelques jours plus tard, une armée de Serfs descendue du nord rejoint celle de Pierre l'Ermite.
Le 01 août 1096 Pierre l’Ermite et l’avant garde de pèlerins arrivent à Constantinople.
Le 02-06 août Pillages des alentours de Constantinople par l’armée de pèlerins qui compte à présent 25 000 hommes et qui est conduite par Pierre l’Ermite.
Le 07 août 1096 L'Empereur Alexis 1er prend peur devant cette armèe de gueux, et, pour se débarrasser de ce cadeau fort encombrant à gérer, suggère perfidement à Pierre l’Ermite de traverser le Bosphore afin que son armèe puisse tranquillement attendre la grande armèe de Godefroy. Alexis 1er savait fort bien que les pélerins n'attendraient pas, et cette fourberie fonctionna à merveille.
Le 10 août 1096 L’avant garde « populaire » qui compte désormais 25 000 hommes se dirige vers Nicée. Elle remportera quelques victoires faciles mais sera anéantie fin Octobre 1096 par les Turcs près de Nicée. 4 000 survivants se barricaderont dans la forteresse de Civitot. Ils seront rappatriés par la marine Byzantine et ramenés à Constantinople pour y attendre la véritable armée de Godefroy de Bouillon.
Le 15 août 1096 à Boulogne sur Mer, départ des armées de Godefroy de Bouillon pour la première Croisade. Cette Croisade regroupe 5 armées :
La 1 ère armée, dirigée par Godefroy de Bouillon qui comprend une partie de l'armée Anglaise (croix blanche), l'armée Flamande de Basse Lotharingie et l'armée de Haute Lotharingie (croix verte), l'armée Française (croix rouge), une petite armée du Saint Empire Germanique (croix noire). En Mai 1097 les Croisés seront plus de 300 000 à Constantinople.
La 2 ème armée, des Français du centre dirigée par Hugues de Vermandois, frère du roi de France Philippe 1er (le roi ne peut y participer car il a été excommunié) quitte Paris le 20 Aout 1096.
La 3 ème armée, des Français de l'Ouest sous la direction de Robert Courteheuse part peu après en septembre, il est accompagné de son oncle Odon, de ses beaux frères Alain Fergent comte de Bretagne et Etienne, comte de Blois et de Chartres (chroniqueur Foulcher de Chartres), et des comtes voisins comme Robert de Flandre, quitte Rouen le 22 Aout 1096. Il convient de noter qu'une autre partie de l'armée Anglaise accompagne Robert Courteheuse.
La 4 ème armée, des Français du Midi sous les ordres du comte de Toulouse, Raymond IV de St Gilles, accompagné par le légat du Pape quitte Toulouse le 17 Septembre 1096.
La 5 ème armée quitte Palerme début Octobre 1096 sous le commandement du prince normand Bohémond de Tarente (les croisés de cette armée portent une croix jaune).
Ces 5 armées seront sous les ordres de Godefroy de Bouillon au départ de Constantinople le 1er Mai 1097.
Le 15 Septembre 1096 Les armées de Godefroy de Bouillon pillent Selymbria, ville de Thrace située sur la rive nord de la mer de Marmara, à l'ouest de Constantinople, point stratégique important à la fin de la Via Egnatia .
Le 29 septembre 1096 Défaite des survivants de l’avant garde de pèlerins près de Civitot. Civitot est un campement militaire, situé à moins d’une journée de marche de Nicée, alors aux mains du sultan seldjûqide de Rum Kilij Arslan. Sensible aux conseils du basileus Alexis Ier, Pierre l'Ermite tente de convaincre les Croisés d'attendre les barons, mais il perd le contrôle de la foule qui, croyant que la foi seule suffit à remporter à la victoire, s'attaque aux territoires turcs tout proches. Ils seront presque tous massacrés.
Le 10 Octobre 1096 Les armées de Bohémond de Tarente (ou de Hauteville) quittent Bari (Italie) pour rejoindre les armées de la première Croisade à Constantinople.
Le 25 octobre 1096 Rencontre à Lucques entre Robert de Normandie, Robert de Flandre et Urbain II.
Le 23 décembre 1096 Arrivée de Godefroy de Bouillon à la tête des armées croisées à Constantinople.
Le 18 février 1097 Victoire de Bohémond (Normand) contre les impériaux et Byzantins à Vardar.
Le 01 avril 1097 Arrivée de Bohémond et ses armées à Constantinople.
Le 05 avril 1097 Arrivée de Robert de Flandre et Étienne de Blois à Brindisi.
Le 12 avril 1097 Prise de Roussa (Byzantine) par Raymond de Saint-Gilles.
Le 21 avril 1097 Arrivée de Raymond de Saint-Gilles à Constantinople.
Le 26 avril 1097 Arrivée de Robert de Normandie à Constantinople, ce qui porte le nombre des Croisés à plus de 300 000 hommes.
Le 30 avril 1097 Les barons prêtent serment à l'empereur Bizantin Alexis Ier.
Traversée du détroit du Bosphore le 1er Mai 1097, durant 3 jours et 3 nuits.


Le 06 mai 1097 Arrivée des premiers Croisés devant Nicée.
Le 10 Mai 1097 Prise de Tyr par les Fatimides.
Le 26 mai 1097 Les Croisés assiègent Nicée.
Le 19 juin 1097 Victoire des armées croisées sur l’armée de secours turque envoyée à Nicée. Pendant une semaine Godefroy soucieux d'économiser ses forces se contente de faire le blocus de la ville, il ne sait pas que dans son dos Alexis 1er négocie la reddition avec les Musulmans qui occupent Nicée. Dans la nuit du 25 au 26 juin les Byzantins entrent très discrétement dans la ville et scellent l'accord de la reddition.
Le 26 juin 1097 Au petit matin alors que Godefroy va donner le signal de l'assaut final il constate que le drapeau d'Alexis 1er flotte sur les remparts de la ville. Ce sont les Byzantins qui lui ouvrent les portes de la ville et les croisés sont furieux d'avoir été roulés dans la farine à ce point par Alexis 1er, l'accord prévoit que les Musulmans sont autorisés à fuir. Les chefs croisés sont furieux contre ce fourbe d'Alexis 1er mais ce dernier leur accorde une partie des richesses de la ville. En fin de journée Nicée est restituée officiellement à l’empereur. Les croisés viennent de prendre leur première leçon sur l'art de faire la guerre à l'orientale ! Ils se souviendront longtemps de cette fourberie Byzantine, néanmoins comme ils ont d'autres préoccupations ils se remettent en marche en se félicitant d'avoir vaincu sans devoir combattre.
Le 01 juillet 1097 Victoire des Croisés à Dorylée contre les Turcs qui commencent à pratiquer la politique de la terre brûlée en s'enfuyant. Cette bataille consacrera la différence entre deux traditions de combat, différence qui perdurera tout le temps des Croisades, les Francs préfèrant la charge lourde de cavalerie, les Turcs le harcèlement par des archers montés.
Le 13 juillet 1097 Division des armées Croisées. Les premières grandes difficultés commencent pour les Croisés même s’ils ne rencontrent plus de réelle opposition militaire, c’est un nouveau monde qu’ils découvrent, auquel ils ne sont pas habitués. Chaleur, insuffisance des vivres, de l'eau, du fourrage, se font de plus en plus sentir et les terres désertiques d’Anatolie sapent le moral des pèlerins : la lègende raconte que l'on en vint à boire le sang des chevaux... Les tensions grandissent au sein de l’état-major croisé, le légat du pape n’ayant jamais pu imposer son autorité. Après deux nouveaux affrontements contre les Turcs à Iconium et Héraclée, les Croisés décident de se séparer en deux groupes dès septembre 1097.
Le 05 Septembre 1097 Prise de Loadicée par Guynemer de Boulogne.
Le 22 Septembre 1097 Baudoin et Tancrède prennent Tarse mais ils se disputent juste après cette victoire car chacun a l’ambition de se tailler un fief. Baudouin se dirige alors vers Edesse où il abusera la confiance du vieux Thoros avant de créer un peu plus tard le comté d’Edesse. Tancrède, de son côté, prend Adana et Mamistra, sans toutefois pouvoir créer un véritable territoire à cause de sa rivalité avec Bohémond. Il est alors contraint de rejoindre l’armée principale devant Antioche où le siège de la ville commence.

siége d'Antioche en 1098 par les croisés


Le 13 octobre 1097 Jonction des armées Croisées près d’Antioche.
Le 20 octobre 1097 Arrivée des armées Croisées devant Antioche.
Le 21 octobre 1097 Début du siège d’Antioche. Le gros de l'armée remonte vers Césarée pour éviter les portes de la Cilicie, et, dès la fin octobre ils sont devant Antioche, que les Turcs ont pris à Byzance en 1085. Le reste de l’armée, menée par Tancrède et Baudouin de Boulogne, passe elle par la Cilicie.
Le 10 novembre 1097 Bohémond s’empare de la forteresse de Harim.
Le 12 novembre 1097 Baudoin rejoint l’armée de Godefroy de Bouillon .
Le 15 novembre 1097 Baudoin quitte l’armée Croisée en direction de l’Arménie.
Le 31 décembre 1097 Victoire de Robert de Flandre contre les Turcs à Al-Bara.
Le 09 février Victoire de Bohémond contre les Turcs. Prise de Laodicée par des corsaires anglais pour le compte des Byzantins.
Le 10 mars 1098 Prise d’Édesse par Baudouin de Boulogne.
Le 19 mars 1098 Construction du fort « Château-Raymond » pour assiéger Antioche.


Le 05 avril 1098 Prise d’une citadelle au sud d’Antioche par Tancrède.
Le 04-26 mai 1098 Échecs des tentatives de reprise d’Édesse aux Croisés par les Turcs de Kurbuqa.
Le 29 mai 1098 Les barons assiégeant Antioche se rangent sous les ordres de Bohémond. La ville est gouvernée par un émir seldjoukide, vassal de l’émir d’Alep. Le siège est long, difficile, les problèmes s’accumulent, les Turcs résistent, le ravitaillement se fait rare, il manque des machines de siège, pour couronner le tout il y a des désertions, et la rivalités entre barons bat son plein ... Il faut la complicité d’un chrétien converti à l’islam, un Arménien, pour pouvoir pénétrer dans la ville, Bohémond met le pied dans Antioche le 2 juin 1098, beaucoup de Turcs sont massacrés mais certains se sont retranchés dans la citadelle.
Le 03 juin 1098 Antioche tombe aux mains des Francs qui sont aussitôt assiégés par les renforts turcs, arrivés un peu tardivement.
Le 04 juin 1098 Victoire turque contre les Croisés près d’Antioche.
Le 07 juin 1098 Les Croisés sont assiégés dans Antioche par les armées turques de Kurbuqa.
Le 10 Juin 1098 Robert de Flandre abandonne la forteresse de la Mahomerie aux Turcs.
Le 13 Juin 1098 Bohémond abandonne la forteresse de Malregard aux Turcs. La situation devient catastrophique : famine, maladies, dans ces conditions la libération du Saint Sépulcre ne semble plus être qu’un lointain souvenir !! C’est alors qu’opportunément est découverte la Sainte Lance dans la cathédrale d’Antioche : le moral remonte, les croisés font une sortie et profitent à leur tour des dissensions au sein du commandement Turc.
Le 28 juin 1098, la victoire Franque est définitive à Antioche. Le grand vainqueur est le Normand Bohémond de Tarente, qui revendique et obtient le gouvernement de la ville malgré l’opposition de Raymond de St-Gilles et surtout des Byzantins qui comptaient, comme promis, récupérer la cité. Rien ne va plus entre l’empereur et les barons Francs. Les Croisés, après un voyage long et éprouvant, désirent prendre plusieurs mois de repos avant de reprendre la route vers Jérusalem, en fin d'année. Les Francs sont divisés sur la stratégie à adopter. Certains pensent qu’il faut prendre successivement toute les villes côtières puis Jérusalem. Tancrède préfère opter pour la prise de la ville sainte et de mener la conquête des terres à partir de ce symbole .
Le 03 juillet 1098 Échec du conseil des barons sur la question du contrôle d’Antioche.
Le 26 août 1098 Les Fatimides s’emparent de Jérusalem.
Le 08 novembre 1098 Désaccord entre Bohémond et Raymond de Saint-Gilles sur le contrôle d’Antioche.
Le 12 décembre Prise de Ma’arrat par les Croisés.
Le 10 décembre 1098 Révoltes anti-Francs violemment réprimées par Baudouin en Arménie.
Le 13 janvier 1099 Départ des armées du comte de Toulouse de Ma’arrat en direction de Jérusalem.
Le 23 janvier 1099 Prise de la forteresse de Kalaatel-Hosu (Kral) par les Croisés.
Le 17 février 1099 Prise de Tortose par des vassaux du comte de Toulouse.
Le 01 mars 1099 Bohémond délivre Guynemer de Boulogne capturé à Laodicée.
Le 14 mars 1099 Godefroy de Bouillon et Robert de Flandre rejoignent Raymond de Saint-Gilles assiégeant Arqa.
Le 10 avril 1099 Premier 'conseil des barons' sur la conduite des opérations vers Jérusalem.
Le 13 mai 1099 Raymond de Saint-Gilles lève le siège d’Arqua.
Le 06 juin 1099 Les armées croisées s’emparent de Bethléem.
Le 07 juin 1099 Les armées croisées arrivent devant Jérusalem, 20 000 Chrétiens en guenilles campent au pied des remparts.
Le 08 juillet 1099 Procession des Croisés autour de Jérusalem.
Le 14 juillet 1099 Échec du premier assaut contre Jérusalem.
Le 15 juillet 1099 Prise de Jérusalem par les croisés qui vont se livrer au pillage et au massacre de la population.

15 juillet 1099  Prise de Jérusalem par les croisés


Le 17 juillet 1099 Conseil de barons pour organiser l’élection d’un patriarche ou d’un roi.
Le 22 juillet 1099 Godefroy de Bouillon est élu avoué de Jérusalem.
Le 01 août 1099 Arnould Malcorne est élu patriarche de Jérusalem.
Le 04 août 1099 Débarquement des Fatimides à Ascalon.
Le 12 août 1099 Victoire des armées croisées à Ascalon contre les armées égyptiennes.
Le 21 décembre 1099 Pèlerinage de Bohémond et Baudoin à Jérusalem.
Le 26 décembre 1099 Arnould Malcorne, patriarche de Jérusalem est déposé.
Le 31 décembre 1099 Daimbert est élu patriarche de Jérusalem.
Le 28 avril 1100 Bulle du pape Pascal II appelant à la poursuite de la Croisade.
Le 10 Mai 1100 Campagne de Godefroy de Bouillon et Tancrède à l’est de Tibériade.
Le 10 juin 1100 Arrivée de la flotte Vénitienne à Jaffa.
Le 18 juillet 1100 Godefroy de Bouillon décède en revenant d'une expédition contre le sultan de Damas, les causes de sa mort sont incertaines : le chroniqueur Albert d'Aix veut qu'il ait été empoisonné après avoir mangé une pomme de cèdre que lui a offerte l'émir de Césarée au cours d'un repas. Le chroniqueur arabe Ibn al-Qalanisi évoque une flèche empoisonnée musulmane. Il se peut également qu'il meurt de fièvres, mal fréquent dans cette région touchée par des épidémies de peste. Apprenant la nouvelle, son frère cadet Baudouin abandonne Édesse et rentre à Jérusalem, il s'y fera couronner roi de Jérusalem le 25 décembre en la Basilique de la Nativité de Bethléem.
Le 15 août 1100 Bohémond de Tarente est fait prisonnier par les Turcs seldoukjides.
Le 20 août 1100 Tancrède s’empare de Caïffa (Haïfa).
Le 11 Septembre 1100 Départ d’une armée lombarde pour la Croisade.
Le 10-12 novembre 1100 Arrivée de Baudouin de Boulogne à Jérusalem.
Le 15 Novembre-décembre 1100 Campagne de Baudouin au-delà de la mer Morte.
Le 25 décembre 1100 Baudouin de Boulogne est couronné roi. Baudouin de Boulogne né en 1065, est le troisième fils d'Eustache II, comte de Boulogne, et d'Ide de Lorraine. Il participe à la première Croisade de 1096, à la suite de laquelle il devient comte d'Édesse de 1098 à 1100, puis premier roi de Jérusalem sous le nom de Baudouin Ier de 1100 à sa mort le 2 avril 1118.
Le 10 Février 1101 Départ de Guillaume II comte de Nevers pour la Croisade.
Le 10 Mars 1101 Départ de Guillaume II d’Aquitaine pour la Croisade.
Le 05 Avril 1101 Prise d’Arsûf par les armées croisées.
Le 17 mai 1101 Prise de Césarée.
Le 10 Juin 1101 Arrivée de Guillaume II d’Aquitaine à Constantinople.
Le 23 juin 1101 Prise d’Ankara par les armées croisées.
Le 01 Août 1101 Défaite de Guillaume de Nevers à Eregli.
Le 05 août 1101 Défaite des armées croisées à Amasia.
Le 05 septembre 1101 Défaite de Guillaume d’Aquitaine à Eregli.
Le 07 septembre 1101 Victoire des armées franques de Jérusalem contre les Égyptiens.
Début 1102 Baudouin 1er demande à geoffroy de créer une milice pour défendre tous les états latins.
Le 10 Février 1102 Prise de Tortose par Raymond de Saint-Gilles avec l’aide des Vénitiens. Prise de Loadicée par les Normands aux Byzantins.
Le 17 mai 1102 Défaite de Baudouin face aux armées égyptiennes près de de Ramlah.
Le 18 mai 1102 Mort d’Étienne de Blois lors de la prise de Ramlah par les Égyptiens.
Le 27 mai 1102 Victoire de Baudouin à Jaffa.
Le 10 Février 1104 Baudoin, roi de Jérusalem invite les Vénitiens en Terre sainte.
Le 28 avril 1104 Raymond de Saint-Gilles s’empare de Giblet avec l’aide des Génois.
Le 26 mai 1104 Prise de la ville d’Âcre par Baudouin avec l’aide des Génois.
Le 07 mai 1104 Défaite et capture de Baudouin de Boulogne et Baudouin du Bourcq qui sont fait prisonniers par les Turcs à Harran.
Le 28 février 1105 Mort du comte de Toulouse devant Tripoli.
Le 20 Avril 1105 Tancrède commence à reconstituer le trésor d’Edesse. Le 20 avril, il défait Ridwan à Tizin et reprend la forteresse d’Artah.
Le 27 août 1105 Victoire des Francs contre les Égyptiens à Ramlah.
Le 14 Septembre 1106 Tancrède prend Apamée.
Le 20 Septembre 1108 Bohémond est contraint de signer le traité de Déabolis qui reconnaît la principauté d’Antioche comme vassale de l’Empire byzantin.
Le 12 juillet 1109 Prise de Tripoli par Guillaume Jourdain par les Croisés.
Le 20 décembre 1109 Prise de Beyrouth par les Croisés.
Le 19 octobre 1110 Sidon est assiégée par les Croisés aidé par les flottes Norvégienne et Vénitienne.
Le 04 décembre 1110 Prise de Sidon par les armées Croisées.
Le 06 mars 1111 Bohémond meurt en Apulée .
Le 12 décembre 1112 Tancrède meurt après avoir confié la régence à Roger de Salerne. Ce dernier promet alors, selon le souhait de Tancrède, de rendre la principauté au fils de Bohémond, dès sa majorité. Par ailleurs, il doit aussi marier sa veuve Constance au comte Pons de Tripoli afin de consolider l’alliance des deux états.
Le 15 février 1113 Fondation de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem par Gérard Tenque.
Le 20 mars 1115 Défaite de l’atabeg de Mossoul face à Roger d’Antioche à Tell Danîth.
En 1116 La milice des pauvres chevaliers du Christ est opérationnelle dans tous les états latins, Geoffroy de Saint-Omer à rempli sa mission auprès de Baudouin 1er.
Le 10 avril 1118 Fondation de l’ordre du Temple à Jérusalem par 2 chevaliers Français amis du Roi Baudouin de Boulogne (Geoffroy de Saint-Omer et Hugues de Payns).
Le 28 juin 1119 Défaite et destruction de l’armée d’Antioche face aux Turcomans lors de la bataille de l' "Ager Sanguinis".
Le 30 mai 1123 Victoire navale Vénitienne contre les Égyptiens à Ascalon.
Le 07 juillet 1124 Prise de Tyr par les Croisés.
Le 14 janvier 2218 Concile de Troyes sur la création de l’ordre des Chevaliers du Temple.
Le 08 aout 1137 Reddition de Mont-Ferrand face à Zengi, atabeg de Mossoul.
Le 31 décembre 1144 Les troupes de l’émir de Mossoul s’emparent d’Édesse.
Le 01 décembre 1145 Bulle « Quantum Predecessores » d’Eugène III appelant à la Seconde Croisade.

Télechargez la carte de la première croisade ICI


Deuxième Croisade lancée en 1145 par le pape Eugène III 'pour des prunes'

Après la chute du comté d'Édesse en 1144, le pape Eugène III lance l'appel à la seconde croisade, avec Bernard de Clairvaux (Saint Bernard) qui prêche pour la reprise de cette partie de la Terre Sainte devant le roi, les barons, et une foule immense à Vézelay en 1146. C’est avec enthousiasme qu’il est suivi dans sa démarche, et, dans la foulée prend l’initiative d’en appeler également à l’empereur d’Allemagne Conrad III. C'est le roi Franc Louis VII dit "Le Jeune" qui conduit cette croisade. Louis VII, a beaucoup à expier Lors d'un conflit avec le compte de Champagne, il fit brûler une église avec plus de mille personnes à l'intérieur. Il espère ainsi obtenir une rédemption. C'est en Juin 1147, que Louis VII "prend la croix", accompagné par la reine Aliénor d’Aquitaine son épouse, qui a tenu à participer à la croisade montrant par là un courage exemplaire aux yeux de tous. Les deux armées, la française et l’allemande, comptent chacune à peu près soixante dix mille hommes, et, le ravitaillement constitue a lui seul un exploit de taille. Conrad III, L'empereur germanique lui est déjà parti, Il doit attendre Louis VII à Constantinople. Mais là, Manuel Ier Comnène, l'empereur Byzantin appelé communément "le Basileus", lui demande de prêter serment d'allégeance à l'instar des seigneurs de la première croisade. Conrad III refuse catégoriquement et décide de traverser le Bosphore sans attendre le roi français.

L'arrivée de Louis VII en Terre Sainte

Un mois après Conrad III, en Octobre 1147, Louis VII dit "Le Jeune" arrive enfin à Constantinople. "Le Basileus", qui veut rétablir sa souveraineté dans la ville d'Antioche craint que les croisés renforcent leur principauté. Pire encore qu’ils s’accaparent de nouvelles villes. Il demande donc au roi de France de prêter allégeance, et tout comme Conrad III, Louis VII le Jeune refuse. La méfiance s'installe entre l’empereur et les deux souverains. Certains barons proposent au roi d'attaquer Constantinople, mais le roi dans sa grande sagesse préfère garder de bonnes relations avec l’empereur Byzantin. Comme lors de la première croisade il convient de se mettre d’accord sur l’itinéraire à emprunter pour traverser l’Anatolie. Les deux armées se séparent, Conrad III préférant suivre la route principale de la première croisade, la plus difficile d’accès et dangereuse pour son relief. Pour cela, il divise son armée en deux parties en espérant ainsi traverser l'Asie mineure ( Turquie actuelle ) le plus vite possible. Hélas pour lui, il est trahi par ses guides, et, une de ses deux armées se fait décimer à Dorylée. Le 26 octobre 1147, ils sont surpris par les Turcs et subissent d’effroyables pertes. Conrad ordonne la retraite vers Nicée pour rejoindre l'armée franque, son armée est réduite au quart. Le roi Louis VII, après avoir réconforté Conrad III, lui propose d’unir les deux armées et de faire route ensemble. Mais Conrad se trouve humilié par cette offre pourtant généreuse autant que désintéressée. En novembre, les deux armées se remettent en marche en direction de Nicée et Éphèse. Sitôt arrivé à Éphèse, Conrad III, écœuré de ne plus pouvoir traiter d'égal à égal avec le roi Louis VII suite à sa défaite au combat d’une partie de son armée, décide d'abandonner le roi Franc pour retourner à Constantinople et regagner les faveurs du "Basileus. Ne voulant pas faire la même erreur que Conrad III, Louis VII préfére suivre la côte, qui est sous la garde des Byzantins pour se rendre à Antioche, l’empereur Comnène l’ayant assuré de l’aide de ses troupes et d’un bon accueil de la population. Les byzantins qui sont sensés ravitailler l'armée franque, profitent de ce moment pour obliger tous les seigneurs à prêter serment et ainsi restituer les villes conquises. Continuant vers d'Antioche, l'armée de Louis VII dit "Le Jeune". , gagne ses batailles sur les turcs qui se réfugient dans les villes fortifiées. Faute de machines de sièges, Louis VII ne peut en faire le siège. L'armée continue son périple, vers Antioche, faisant halte en Janvier 1148, à Laodicée. Laquelle ville est désertée de ses habitants craignant pour leurs vies à l'arrivée des croisés.

La bataille du mont Cadmos

Après avoir quitté Laodicée, les croisés s'engagent dans une région inhospitalière, celle des monts Cadmos et le défilé de Pisidie. Le roi tente, avec l'aide des Templiers, d'imposer un peu plus de discipline à ses hommes, en vain... Les ordres qui ne sont respectés désorganisent l'avancée franque dans le défilé. Une falaise abrupte d'un côté, un précipice de l'autre ! C'est l'aubaine pour les musulmans qui les guettent. L'assaut est donné, sabre à la main, les turcs mettent en pièce la colonne franque engagée dans le défilé, tous sont poussés dans le vide. Le roi qui montre son courage en combattant vaillamment comme un simple chevalier s'échappe in extremis et, à la faveur de la nuit, avec l'aide d'un détachement de templiers il s'échappe pour rejoindre l'avant garde de son armée.

Embarquement pour Antioche

Louis VII rejoint Attalia le 20 Janvier, et s'embarque pour Antioche avec ses chevaliers abandonnant les civils et les blessés. Ces derniers seront acheminés par les byzantins via une route protégée lui dit-on. Mais à peine le roi a-t-il prit la mer, que les troupes restées à terre sont assaillies par les turcs. Les byzantins ne leur offrent aucune protection, et malgré cela, ils réussissent à faire front aux turcs qui finalement se replient. Les croisés décident donc de rester sur place pour soigner leurs blessés. Malheureusement, ils subissent un nouvel assaut turc, et sont pratiquement tous massacrés. Louis VII arrive à Antioche le 19 Mars 1148, il est accueillit par Raymond de Poitiers, l'oncle de sa femme Aliénor d’Aquitaine. Il lui demande son aide pour défaire les Turcs sur la route d'Alep, qui est une ville musulmane, et aussi une porte d'entrée sur le compté d'Édesse. Le roi, voyant aussi d'un mauvais œil l'amitié que porte Raymond de Poitiers à sa nièce et obnubilé par son pèlerinage qu’il considère comme sacré, il prend un prétexte pour refuser son aide. Et comme le trésor royal est vide, il est obligé de demander de l'argent aux Templiers. C’est alors que plein de gratitude, le roi écrit à Suger combien sa reconnaissance est grande envers le Temple, sans lequel ils n’auraient pu subsister sans leur aide et assistance. Il demande à son ministre de rembourser sans retard à l’Ordre du Temple la somme de deux mille marcs d’argent. Dans cette croisade si mal commencée, il est dit que la fatalité la tourne une autre fois à son désavantage. Il est évident que Raymond de Poitiers ne va pas accorder son aide au roi pour rien, il compte sur un appui des croisés pour reprendre certaines places et surtout s’emparer d’Alep. En ce sens il peut compter sur l’entière acceptation d’Aliénor d’Aquitaine, qui est disposée à l’aider, sans doute par esprit de famille. Aussi devant le refus de Louis VII de recourir à son aide, et voyant ses plans de reconquête déjoués Raymond de Poitiers sème la discorde entre le roi et sa femme, laquelle se rallie à son oncle sans condition. Louis VII après avoir tergiversé tout en admettant que la croisade avait été prêchée pour relever le comté d’Édesse et qu’il était logique de reprendre Alep, soutenait malgré tout qu’il avait d’abord pris la croix pour faire ses dévotions au Saint Sépulcre. Il faut dire pour son honneur, que Louis VII est choqué par le luxe, par les mœurs fort libres de cette cours, mais il en est aussi jaloux. Nul ne sait, si Aliénor a eut une liaison avec son oncle Raymond, mais elle oppose un refus catégorique au roi quand il annonce son départ pour Antioche. Elle veut rester dans cette ville où elle se divertit mieux que dans les forteresses capétiennes.

Un couple royal qui bat de l'aile

Aliénor le menaça de rupture, ce qui fut de nature à précipiter les choses, et, furieux, il quitta la ville pour rejoindre Jérusalem, sans prendre congé de Raymond obligeant sa femme à le suivre. On pourrait penser que l’échec de la deuxième croisade est imputable à un désaccord dans le couple royal. Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il y ait eu une autre cause, mais rien n’explique la décision du roi. Louis VII dit "Le Jeune". est reçu à Jérusalem avec les honneurs exceptionnels et il a le loisir de visiter les Lieux Saints. Il y retrouve Conrad III qui vient de débarquer à Saint-Jean d’Acre avec les restes de son armée. Le basileus met une escadre à sa disposition. Il y trouve également un contingent de chevaliers languedociens arrivé en même temps, placé sous les ordres d’Alphonse-Jourdain comte de Toulouse et fils de Raymond de Saint Gilles, le fondateur du comté de Tripoli. Illustre par ses qualités personnelles, et plus illustre encore par la pieuse mémoire de son père, le comte partit pour Jérusalem afin d’aller rendre grâce au Seigneur de l’heureuse issue de son pèlerinage. C’est en passant à Césarée que le comte de Toulouse meurt empoisonné.

L'attaque de Damas : une bévue supplémentaire

Le 24 juin 1148 la reine Mélisande tient une importante assemblée concernant l'évolution de la croisade en cours. Il est décidé d’assiéger la ville de Damas, mais c'est une grave erreur de jugement, les nouveaux venus ne connaissent rien à la situation orientale, et se fient uniquement à leur supériorité numérique. Damas se situe au milieu d’une plaine stérile qui est entièrement aride et uniquement arrosée par les eaux qui y sont conduites par des canaux antiques. Ce sont les eaux d’un fleuve qui descend d’une montagne proche et va alimenter en partie ces canaux pour cultiver un sol rocailleux. Le reste arrose des vergers couverts d’arbres fruitiers et coule ensuite le long du mur oriental de la cité. Le siège de Damas commence le 24 juillet 1148, pour s'achever quatre jours plus tard. Les assiégés font fait appel à Nûr-al-Din. Les archers ennemis font des ravages dans le camp des croisés, qui tentent d’accéder aux rives du fleuve pour étancher leur soif et celle des chevaux. L’Empereur et le roi ordonnent la retraite, ils se résignent à repartir vers Jérusalem. Par la suite, le roi Louis VII, passe quelque temps en Terre Sainte et finit par rentrer en France après les fêtes de Pâques 1149. Au bout du compte, la deuxième croisade, se solde par un énorme fiasco. Une suite d'échecs et de mauvaises décisions.

Epilogue

Les croisés défaits à Damas, rapportèrent une variété de prunier à pruneaux. Ils furent raillés alors, en disant qu'ils étaient allés là bas " pour des prunes", d'ou l'expression populaire bien connue signifiant : pour " pas grand chose".


Le 01 mars 1146 Nouvelle promulgation d’une bulle du pape Eugène III appelant à la Croisade.
Le 31 mars 1146 Saint Bernard prêche la deuxième Croisade à Vezelay. Les armées de Jocelin II reprennent Édesse.
Le 26 décembre 1146 Prise d’Édesse par Zenghî, atabeg de Mossoul.
Le 27 décembre 1146 Conrad III décide de participer à la seconde Croisade.
Le 20 Avril 1147 à Nuremberg, départ des armées germaniques.
Le 11 Mai 1147 L’armée germanique quitte Ratisbonne en direction de Constantinople.
Le 10 Juin 1147 Départ de Louis VII en Croisade depuis Metz.
Le 04 octobre 1147 Arrivée des armées croisées françaises à Constantinople.
Le 10 Novembre 1147 Défaite des armées croisées germaniques à Dorylée.
Le 06 janvier 1148 Défaite des armées croisées françaises à Pisidie.
Le 10 mars 1148 Visite de Conrad III, empereur du Saint-Empire germanique à Constantinople.
Le 11 Avril 1148 Arrivée des armées croisées à Antioche.
Le 25 Mai 1148 Arrivée des armées croisées à Jérusalem.
Le 06 Juin 1148 Le conseil des Barons, réuni à Âcre, décide d’attaquer Damas.
Le 28 juillet 1148 Les armées croisées lèvent le siège de Damas.
Le 11 mai L1149 ouis VII lève le siège de Damas marquant la fin de la seconde Croisade.
Le 17 janvier 1153 Prise d’Ascalon par les Francs.
Le 28 septembre 1158 Prise de Harim par Baudoin III et Thierry de Flandre.
Le 14 juillet 1173 Traité entre Saladin et Pise.
Le 03 juin 1175 Saladin devient gouverneur d’Égypte et de Syrie.
Le 17 mai 1178 Victoire de Saladin contre les Francs à Harim.
Le 15 décembre 1180 Trêve entre les Francs et Saladin.
Le 14 avril 1181 Traité entre Saladin et Byzance.
Le 03 janvier 1182 Renaud de Chatillon attaque en Arabie une caravane se rendant à La Mecque.
Le 10 Juin 1183 Saladin s’empare d’Alep.
Le 03 novembre 1185 Renouvellement de la trêve avec Saladin.
Le 10 mars 1186 Prise de Mossoul par les armées de Saladin.
Le 03 mars 1187 Renaud de Châtillon rompt la trêve et capture une caravane de Saladin.
Le 31 mai 1187 Défaite d’un détachement de Templiers contre Saladin.
Le 03 juillet 1187 Une armée franque marche sur Tibériade assiégée par Saladin.
Le 04 juillet 1187 Premiers accrochages entre les Francs et Saladin.
Le 05 juillet 1187 Saladin écrase les armées chrétiennes à Hattin Guy de Lusignan, Renaud de Châtillon sont fait prisonniers.
Le 05 juillet 1187 Saladin fait exécuter Renaud de Châtillon ainsi que les membres des ordres militaires templiers et hospitaliers.
Le 02 octobre 1187 Capitulation et prise de Jérusalem par les armées de Saladin.
Le 11 novembre 1187 Appel à la Croisade pour défendre les Etats Latins d’orient.

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Troisième Croisade : débutée en 1189, elle s'acheva en 1192

En 1189, des nouvelles arrivent en occident, le pape Grégoire VIII en appelle aux rois chrétiens pour former une troisième croisade. A cette date, les rois français et anglais, Philippe Auguste et Henri II, se livrent à leur passe temps favori : la guerre ! En 1152 la reine de France, Aliénor d’ Aquitaine, quitte le roi Louis VII, après une répudiation consentie d’un accord mutuel entre les époux. Elle épouse Henri de Plantagenêt, comte d’Anjou et duc de Normandie le 18 mai 1852, et devient ainsi reine d'Angleterre. Dès lors, le territoire d'Aquitaine tombe aux mains des Anglais. C’est de cette union, et des dissensions qui vont en découler que naitra la Guerre de Cent ans. C’est dans ce contexte que le pape réussit, non sans mal à calmer les deux belligérants. Le roi de France Philippe Auguste, prend la croix avec le fils d'Henri II d'Angleterre et d'Aliénor d'aquitaine,l'illustre Richard Cœur de Lion. Son père Henri II qui vit très mal cette alliance contre nature, meurt peu de temps après. Richard Cœur de Lion devient roi d'Angleterre.

La croisade franco-anglaise se met en marche

A Saint Jean d'Acre, Guy de Lusignan libéré en 1189 par Saladin, et contrairement à son engagement devant Saladin, fait le siège avec les quelques chevaliers restants. Il est rejoint par une partie de l'armée de croisés allemande qui a perdus son chef Frédéric Barberousse, noyé durant la traversée d'un fleuve en Turquie. Des croisés français et Anglais arrivés avant leur roi respectifs se joignent aussi aux forces de Guy de Lusignan. Ne voyant dans ces agissements aucune menace, Saladin s'éloigne pour se consacrer à la prise d'Antioche. Philippe Auguste débarque à Saint Jean d'Acre en avril 1191, Richard Cœur de Lion, le suit de près, et arrive 2 mois plus tard accompagné du maître du Temple Robert de Sablé. Lors du voyage, à cause d'une mauvaise mer, Richard Cœur de Lion a débarqué sur l'île de Chypre. L'île est gouverné par Isaac Doukas Comnène, le descendant de l'empereur Byzantin Manuel Ier Comnène, ayant participé à la deuxième croisade. Isaac qui voit les croisades d'un mauvais œil en informe Saladin et laisse ses troupes piller les navires anglais en difficultés. Le roi Richard Cœur de Lion excédé combat Isaac et remporte la victoire. L'île étant sienne désormais, il la vend pour une bouchée de pain à son ami Robert de Sablé, maître du temple. Richard Cœur de Lion reprend la mer pour se rendre à Saint Jean d'Acre rejoindre le roi de France. Le siège sous les remparts de Saint Jean d'Acre s'intensifie, Saladin tente en vain une attaque. Au cours de Juillet 1191, la ville tombe et signe sa reddition. Première victoire de prestige pour les rois de France et d'Angleterre.

Le roi de France Philippe Auguste déserte le champ de bataille

Philippe Auguste, est plus préoccupé par son propre royaume que par la croisade, aussi il annonce son retour vers la France. Il laisse une partie de son armée et s'en retourne en terre franque au début du mois Août 1991.

Richard Cœur de Lion reste seul au proche orient

Richard Cœur de Lion combat à nouveau et par deux fois le sultan Saladin, et par deux fois il remporte la victoire. Saladin ne parvient pas à s'emparer de la ville de Jaffa. De son coté, Richard Cœur de Lion attend de Saladin une rançon contre les soldats défenseurs de Saint Jean d'Acre et la restitution de la Vraie Croix perdue lors de la bataille de Hattin. Saladin ne se manifestant pas, le roi Richard à bout de patience fait sortir les 3 000 prisonniers qu'il détient à Saint-Jean-D’acre, les rassemble sur une colline en face du camp de Saladin, et les fait tous égorger. Il compte frapper les musulmans de terreur, anéantir leur combativité. Les soldats de Saladin sont découragés par la chute de Saint-Jean-D’acre, ils sont aussi las de combattre. Mais l’acte monstrueux de Richard Cœur de Lion réveille leur combativité. Celui-ci, est outré par cette barbarie, il ne fera plus aucun prisonnier, tout chrétien capturé, du chevalier au simple soldat sera exécuté sans exception. Richard Cœur de Lion a pour intention de reprendre les villes situées le long de la côte de 'Judée Samarie'. Il décide donc de partir vers le sud en longeant le littoral le 22 Août 1191, la chaleur est extrême. Les hommes gardent leurs corselets de feutre sous les hauberts et leurs casques de fer. A peine sorti de la ville, le frère de Saladin, Al-adel, lance une attaque sur les croisés. Ceux-ci repoussent sans difficultés l'assaut sarrasin et continuent leur marche vers le sud en direction d'Arsouf... ou les attend Saladin et son armée. Saladin espère arriver par la tactique du harcèlement à fragiliser les colonnes de soldats. Mais Richard est un remarquable chef de guerre qui impose une discipline rigoureuse à ses hommes. Ils subissent plusieurs escarmouches, la cavalerie musulmane tente de pénétrer les défenses de l'armée chrétienne pour la désorganiser. Les croisés sont en rangs serrés et forme une masse compacte et homogène, les assaillants sont incapables de forcer leurs défenses. Les nombreux assauts de la part des cavaliers musulmans s'avèrent vains. Alors, Saladin change de tactique. Lorsque Richard et son armée atteignent Caïffa, il n’y a plus de garnison. A Capharnaüm, la forteresse a été détruite. Il en est de même à Césarée, qui n’est plus que ruines. Saladin fait le vide devant l’ennemi, et rase ce qu’il ne peut défendre. L’armée des croisés continue son avancée vers le sud. Ils arrivent dans la plaine d'Arsouf au matin du 7 Septembre. L'armée de Saladin forte de 20.000 hommes, pour la plupart à cheval est en ordre de bataille et leur fait face. Du côté chrétien, ils sont tout autant auxquels s'ajoute les chevaliers de l'ordre du Temple et ceux de l'ordre de l'hôpital. De nouveau les cavaliers musulmans attaquent, ils entourent l'armée chrétienne et la crible de flèches. Cependant, l'armée franque est bien équipée, côtes de mailles et armures leur permettent de tenir bon et peu de pertes sont causées. Richard Cœur de Lion combat à nouveau et par deux fois le sultan Saladin, et par deux fois il remporte la victoire. Saladin ne parvient pas à s'emparer de la ville de Jaffa. Le roi Richard met en place une stratégie de combat qui s'avère être payante. Dans un premier temps, les Hospitaliers, doivent tenir l'arrière garde à tout prix et l'avant garde reste sur ses positions défensives. Surtout ne pas poursuivre l'ennemi lorsqu'il se repli. Les arbalétriers tirent leurs carreaux et font un massacre parmi les cavaliers sarrasins. Dans un deuxième temps, à leur tour ils entourent les cavaliers Turcs afin de les prendre en tenailles. Au moment de "refermer les tenailles" et d'en finir, une charge de cavalerie directe lancée par un hospitalier impatient, rase l'avant garde de l'armée de Saladin prise au dépourvue. C'est la débandade, l'armée musulmane se disperse. Saladin regroupe ses hommes et ordonne aussitôt une ultime contre attaque. Pensant la bataille gagnée, les croisés de leurs côtés, se regroupent eux aussi. Quand la charge de cavalerie sarrasine survient. Les cavaliers chrétiens font rapidement volte face et lance la charge. De nouveau, la cavalerie Turque est en déroute et se replie. Le roi Richard ordonne de ne pas les suivre à terrain découvert, la bataille est gagnée, inutile de prendre des risques pour les anéantir jusqu'au dernier. Saladin, qui veut défendre Ascalon à besoin du soutient des émirs et ces derniers, qui ont perdus toute confiance en Saladin la lui refuse. Il se voit donc obligé de quitter la ville, non sans l'avoir rasée auparavant. Saladin repart pour Jérusalem. Richard Cœur de Lion à peut-etre commis là une erreur stratégique, car, il aurait du à ce moment profiter de son avantage pour reprendre Jérusalem qui avait ses remparts démolis depuis 1187. Il préféra reconstruire la ville de Jaffa pour en faire une place forte.

Richard Cœur de Lion grand vainqueur de Saladin

Lassé par cette guerre qu'il entrevoit interminable, Richard Cœur de Lion lance des pourparlers avec Saladin. Ce dernier lui accorde le littoral côtier de Palestine mais lui refuse la ville de Jérusalem. C'est ainsi qu'en Octobre 1191 Richard se remet en marche vers Jérusalem. Malgré une météo peu favorable, Il se débarrasse de quelques avant gardes Musulmanes, mais à quelques kilomètres de Jérusalem, Richard stoppe son avancée, ce qui permet à Saladin de consolider en toute hâte les fortifications de la Cité. Après réflexion, s’ils réussissent à reprendre la ville, les croisés n'ont aucune envie de s'y installer durablement. A la surprise générale ( des croisés et des musulmans ), l'armée des croisés fait demi-tour en direction d’Ibelin. Richard, sait qu'en Europe, le roi de France, Philippe Auguste veut s'emparer de la région d'Aquitaine et son frère Jean en Angleterre combat une révolte du peuple suite à ses exactions répétées. Il n'a plus qu'une envie, rentrer s'occuper du royaume et contrer les velléités de conquête du roi de France. Richard Cœur de Lion combat à nouveau par deux fois Saladin, et par deux fois il remporte la victoire, mais il ne parvient pas à s'emparer de la ville de Jaffa.

Richard Cœur de Lion lassé par cette guerre d'usure utilise la diplomatie

Plus tard, Saladin entame des négociations avec Richard par l'intermédiaire de son frère Al-Adel, lequel se lie d'amitié avec le roi d'Angleterre. Un partage se fait alors, le littoral aux chrétiens et l'arrière pays aux musulmans. Et en 1192, les croisés reconstruisent Ascalon dernière ville du sud du littoral. Les négociations s'accélèrent mais bloquent quant au territoire au sud de la Judée. Celui-ci, s'il devient chrétien couperait la route reliant l'Égypte à la Syrie. Richard Cœur de Lion, concède donc le territoire aux musulmans à condition d'un libre accès pour les pèlerins chrétiens. Le traité conclu, Richard Cœur de Lion quitte enfin la Terre Sainte. Ainsi se termine la troisième croisade le 9 Octobre 1192.


Le 09 septembre 1189 Début de la troisième Croisade.
Le 15 décembre 1189 Départ de Frédéric II pour la Croisade de Ratisbonne.
Le 17 mai 1190 Victoire de Frédéric II Barberousse contre les Turcs à Konya (Iconium).
Le 10 juin 1190 Noyade de Frédéric II Barberousse en Cilicie.
Le 04 juillet 1190 Départ de Philippe Auguste pour la troisième Croisade.
Le 20 avril 1191 Arrivée de Philippe Auguste devant Saint-Jean d’Âcre.
Le 01 Mai 1191 Richard Cœur de Lion s’empare de Chypre alors sous contrôle Byzantin.
Le 08 juin 1191 Arrivée de Richard Cœur de Lion devant Saint-Jean d’Âcre.
Le 10 juin 1191 Prise de Saint-Jean d’Âcre par Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion.
Le 12 juillet 1191 Capitulation de Saint-Jean-d’Âcre.
Le 07 septembre 1191 Victoire des armées croisées à Arsouf contre les Turcs.
Le 10 octobre 1191 Reprise de Saint-Jean d’Âcre par les croisés.
Le 11 août 1192 Victoire de Richard Cœur de Lion contre les troupes de Saladin à Jaffa.
Le 02 septembre 1192 Traité entre Saladin et Richard Cœur de Lion instaurant une trêve.
Le 05 février 1193 Henri VI, empereur allemand capture de Richard Cœur de Lion lors de son retour de Croisade.
Le 11 mars 1193 Libération de Richard Cœur de Lion.
Le 05 août 1198 Le pape Innocent III appelle à délivrer Jérusalem.
Le 10 novembre 1199 Thibaud de Champagne prend la tête de la prochaine Croisade.

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Quatrième Croisade : lancée de Venise en 1202

C'est une expédition militaire qui fut lancée de Venise en 1202. Organisée en vue de conquérir l’Égypte, elle fut détournée par les Vénitiens et aboutit à la prise de Constantinople par les croisés et à la fondation de l’Empire latin d’Orient en 1204.

Contexte historique et appel à la croisade

En 1198, six ans seulement après la précédente, le pape Innocent III appela à une nouvelle croisade, sa supplique fut ignorée par les seigneurs européens. En effet, après l’échec de la précédente croisade, personne ne désirait s'engager dans une énième campagne militaire contre les musulmans. Les Germains luttaient contre le pouvoir papal et l’Angleterre et la France se livraient à leur passe temps favori : la guerre ! C'est Foulques de Neuilly, avec ses prêches et son opiniatreté qui réussi à convaincre. Une armée croisée fut finalement constituée lors d'un tournoi à Écry par le comte Thibaut III de Champagne en 1199. Thibaut mourut en 1200 et fut remplacé par un comte italien, Boniface de Montferrat. Boniface et les autres chefs envoyèrent leurs émissaires, à Venise, Gênes et dans d’autres états, afin de négocier un contrat de transport des croisés jusqu’en Égypte. A cette date, il convient de noter que les agissements des Byzantins envers les Chrétiens occidentaux relevaient plus de la grande fourberie que du respect de la parole donnée, et ce, depuis la première croisade. Les souverains occidentaux avaient donc acquis la conviction que l’empire byzantin leur était hostile, aussi préféraient-ils lancer la nouvelle croisade directement en terre musulmane, sans passer par Constantinople. Par ailleurs, l’Égypte était une des plus riches provinces d’orient, et sa conquête devait porter un coup fatal aux musulmans. Gênes déclina l’offre, mais la République de Venise, qui était la principale puissance maritime de Méditerranée, accepta d’affréter le nombre suffisant de navires pour transporter 30 000 croisés, un nombre considérable.

L'argent le nerf de la guerre : des croisés redevables en tout aux Vénitiens

En 1201, les croisés affluèrent à Venise, en bien moins grand nombre que prévu. Les Vénitiens étaient dirigés par le vieux, le doge de Venise, Enrico Dandolo. En fin stratège il refusa que les navires quittent le port tant que les croisés ne se soient acquittés complètement de leur dette à savoir : 85 000 ducats d’argent. Les croisés ne purent en verser que la moitié, la pauvreté régnait dans leurs rangs. Les Vénitiens sûrs d'eux et dominateurs, reléguèrent les croisés sur le Lido ( île de 12 kms en face de Venise ) en attendant de décider de la suite à donner aux événements. Finalement, Dandolo accepta de reporter la dette, en contrepartie les croisés devaient reprendre le port de Zara ( Zadar en Croatie ), une ancienne possession vénicienne en Dalmatie, pour le compte de Venise. Dandolo fit grand bruit de son pacte avec les croisés au cours d'une cérémonie à la basilique Saint-Marc. Puis, il dirigea la flotte croisée contre la ville portuaire de Zara ( Hongroise ). Ils y arrivèrent la nuit du 11 novembre et projetaient d’y passer l’hiver. Mais le roi hongrois Émeric lui-même catholique était également dans cette croisade. De nombreux croisés furent scandalisés par cette attaque fratricide et certains rentrèrent chez eux, dont l'armée commandée par Simon IV de Montfort. Les Vénitiens et les croisés furent immédiatement excommuniés pour cet acte par le pape Innocent III.

Un petit tour par Constantinople pour remettre les pendules de l'histoire à l'heure

Boniface de Montferrat, qui commandait la croisade, avait quitté la flotte bien avant son départ de Venise, pour rendre visite à son cousin Philippe de Souabe. Nul ne sait pour quelle raison Boniface prit le risque de rencontrer son cousin. Peut-être voulait-il plutôt rencontrer Alexis IV Ange, beau-frère de Philippe et fils de l’empereur byzantin Isaac II Ange, réfugié chez Philippe après l’usurpation du trône par son oncle Alexis III Ange. Isaac II avait en effet été déposé en 1195 par son propre frère et était gardé prisonnier dans les geôles de Constantinople, atrocement mutilé.
Toujours est-il qu'Alexis fit une proposition impossible à refuser : la récupération du trône de Byzance contre le paiement du solde de la dette des croisés à Venise. Peut-être Boniface se rappelait-il aussi des anciennes possessions de son propre frère, Conrad de Montferrat, qui avait épousé une des filles de l’empereur byzantin Manuel Ier Comnène mais avait dut quitter les terres de l’empire vers 1190. Alexis et Boniface rejoignirent donc ensemble la flotte croisée à Corfou. Les Vénitiens furent ravis de la proposition d’Alexis, car ils avaient été scandalisés par le comportement des byzantins à leur égard lors des émeutes de Constantinople de 1182, qui coûtèrent la vie à de nombreux Vénitiens. Les croisés n’étaient pas enclins à se battre contre d’autres chrétiens, mais le clergé su les convaincre que les Byzantins orthodoxes étaient presque aussi mauvais que les musulmans. En effet, ils s’étaient alliés à Saladin lors de la troisième croisade, et n’avaient rien fait pour aider la deuxième croisade, il convenait de remettre les pendules de l'histoire à l'heure. Alexis IV était quant à lui persuadé d’être accueilli en libérateur : malheureusement les habitants de Constantinople préféraient un usurpateur à un empereur soutenu par les « Latins ». Les croisés et les Vénitiens décidèrent donc de le placer sur le trône 'manu militari' et un assaut eut lieu en 1203. Alexis III paniqua et s’enfuit, laissant femmes et enfants dans la ville. Le peuple de Constantinople fit contre mauvaise fortune bon coeur et accepta Alexis IV, qui fut couronné empereur. Son père, Isaac II fut libéré des geôles et installé co-empereur.

Guerre entre Byzantins et Latins

Les croisés étaient opposés à l’accession au trône d’Isaac II car cela ne faisait pas partie du marché, de plus ce dernier s’était déjà allié à Saladin. Cependant, les citoyens byzantins ne voulaient pas d’Alexis comme seul souverain. Dans ce climat tendu, Isaac II réalisa que les coffres de Byzance avaient été vidés lors du règne de son frère, ce qui força Alexis IV à revenir sur les termes du marché qu’il avait proposé aux croisés. Alexis avait également d’autres soucis : une véritable guerre civile commençait à poindre, les Byzantins supportant très mal la présence des « Latins » dans leur ville. Les Byzantins attaquaient fréquemment les croisés quand ces derniers étaient en petit nombre et Alexis demanda à ses alliés de lever le camp pour s’installer de l’autre côté de l’estuaire qui divise Constantinople. Les affrontements ne cessèrent pas pour autant, de plus, les croisés ne comprenaient pas que des mosquées puissent prospérer en terre Chrétienne et lors d'une attaque croisée dans une mosquée, les musulmans résitèrent avec vigueur déclanchant une vague de violences de la part des croisés. C'est dans ce contexte de haine irrépressible qu'une grande partie de Constantinople fut brûlée. Une révolution contre Alexis IV vit le jour et le chef de l’opposition aux 'Latins', Alexis Doukas prit le pouvoir et se fit couronner empereur ( Alexis V ). Alexis IV fut étranglé et son père Isaac II mourut également dans les jours suivants.

Répression contre Alexis V

Les croisés et les Vénitiens, outrés par le meurtre de leur allié, attaquèrent de nouveau la ville en 1204. Alexis V, qui avait une armée beaucoup plus grande mais moins entraînée, envoya ses troupes à l’extérieur des murs pour un assaut total sur les croisés. Ces derniers s’armèrent de tout ce qu’ils purent trouver, et l’armée d’Alexis V fit demi-tour et rentra dans la ville. Il est possible que ses fantassins aient eu peur des chevaliers occidentaux qui les avaient déjà vaincus lors d’escarmouches, cela dit, cette armée plus nombreuse que les croisés ne brilla pas par son courage. Les croisés attaquèrent sur terre, les Vénitiens rompirent la lourde chaîne qui barrait l’accès au détroit, et lancèrent l'assaut maritime. Les Varanges ( garde impériale ), luttèrent aux côtés de l’armée d’Alexis V, mais ce dernier prit la fuite à la nuit tombée. Les croisés creusèrent des trous dans les murs, ce qui permit aux chevaliers de pénétrer l’enceinte, les Vénitiens arrivèrent également à détruire les remparts par la mer, après de lourdes pertes humaines. Les croisés s’emparèrent de la partie nord-ouest de la ville autour du palais des Blachernes et l’utilisèrent comme base pour mener l’assaut contre le reste de la ville. Ils avancèrent en créant un mur de feu, mais le feu se propagea pour causer un incendie encore plus terrible que le premier. Les croisés furent finalement victorieux, mais considérés par les byzantins comme des barbares. Les croisés n’en eurent cure et mirent la ville à sac pendant trois jours, au cours desquels de nombreuses œuvres d’art furent volées ou détruites. Les quatre chevaux qui ornent la basilique Saint-Marc à Venise sont un des nombreux témoignages du sac de Constantinople.

Partition de l’empire byzantin

L’empire byzantin fut dépecé entre les Vénitiens et les seigneurs croisés selon un traité conclu entre les deux parties, véritable acte de naissance de l’Empire latin de Constantinople. Boniface ne fut pas élu empereur, car les Vénitiens considéraient qu'il était trop proche de l’ancien empire à cause des possessions de son frère, et ils installèrent le 'Baudoin des Flandres' sur le trône. Boniface créa le royaume de Thessalonique, un État vassal du nouvel Empire latin. Les Vénitiens fondèrent le duché de Naxos dans la Mer Égée, ils se constituaient un vaste empire colonial constitué de comptoirs situés tout le long de la voie maritime entre Venise et Constantinople. Les réfugiés byzantins fondèrent leurs propres États, dont le plus grand était l’Empire de Nicée dirigé par Théodore Ier Lascaris et le despotat d’Épire. La quatrième croisade avait complétement échappé au pouvoir Papal qui en était à l’origine. La Papauté perdit par beaucoup de son pouvoir au profit des monarques occidentaux. La République de Venise se renforça et tira le meilleur parti de cette quatrième croisade, au dépend de l’empire byzantin. Les croisades qui suivront seront initiées par des monarques séculiers.


En Avril 1201 Accord de Venise avec les Croisés en vue de la quatrième Croisade.
Le 06 juin 1202 Arrivée des troupes croisées à Venise.
Le 15 juin 1202 Début de la quatrième Croisade (Jusqu’en 1204).
Le 18 Juin 1202 Arrivée des troupes croisées à Venise.
Le 10 aout 1202 Le doge de Venise demande aux Croisés de l’aider à reprendre Zara.
Le 25 août 1202 Venise participe officiellement à la Croisade.
Le 01 octobre 1202 Départ des armées croisées de Venise.
Le 10 Octobre-novembre 1202 Soumission des villes de Trieste et Pula devant les armées croisées.
Le 10 novembre 1202 Les armées croisées débarquent devant Zara.
Le 24 novembre 1202 Prise et pillage de Zara (hongroise) par les Croisés.
Le 10 décembre 1202 Le pape excommunie les Vénitiens pour la prise de Zara.
Le 15 décembre 1202 Alexis IV demande de l’aide aux Croisés pour récupérer le trône de Constantinople.
Le 07 mai 1203 Prise de Corfou par les armées croisées.
Le 24 juin 1203 Arrivée des armées croisées devant Byzance.
Le 06 juillet 1203 Prise de Galata (Byzantine) par les Croisés.
Le 17 juillet 1203 Prise de Byzance par les Croisés.
Le 25 Juillet 1203 Fuite d’Alexis III, Isaac II récupère son trône.
Le 01 août Alexis 1203 Ange fils d’Isaac II est couronné Basileus associé à Sainte-Sophie. Les Croisés demandent à Alexis IV d’honorer le paiement promis.


Le 03 Janvier 1204 Alexis Murzuphle fait assassiner Isaac II et son fils pour s’emparer du trône.
Le 05 Janvier 1204 Alexis V rejette l’ultimatum croisé, concernant leur promesse de rétribution.
Le 10 Mars 1204 Traité entre E. Dandolo et les barons croisés sur le partage de l’empire byzantin.
Le 09 avril 1204 Premier assaut des Croisés contre Constantinople.
Le 12 avril 1204 Nouvel assaut des Croisés contre Constantinople.
Le 13 avril 1204 Fuite d’Alexis III en Thrace.
Le 13 avril 1204 Prise et pillage de Constantinople par les Croisés marquant la fin de la quatrième Croisade.
Le 01 janvier 1204 Construction par al-Adil d’une forteresse à Thabor (plaine d’Acre).

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Cinquième Croisade : d'abord une victoire des Francs puis une déroute

Innocent III lança un nouvel appel à la Croisade lors du Quatrième concile du Latran en novembre 1215, mais il mourrut peu après. Son successeur Honorius III reprit le projet à son compte. Des prédicateurs sillonnèrent les royaumes d'occident pour lancer des appels à la Croisade. En France, l'appel eu un faible échos, les chevaliers français étant trop occupé à combattre le catharisme dans le sud de la France. L'empereur germanique Frédéric II avait promis au pape Innocent III de partir en croisade. Le roi André II de Hongrie et le duc Léopold VI d'Autriche entendent l'appel et prennent la route pour la Judée Samarie. Sur la route qui les mènent à Saint-Jean-d'Arc, ils sont rejoints par le roi Hugues Ier de Chypre, fils du frère de Guy de Lusignan, Amaury II. À Acre Jean de Brienne, roi de Jérusalem joint son ost à celle des croisés, les préparatifs peuvent commencer. L’objectif choisi est une citadelle que le sultan Malik Al-Adel vient de construire sur le Mont Tabor et qui contrôle la Galilée et la Samarie. La citadelle est assiégée du 29 novembre au 7 décembre 1217, mais c'est un échec, la situation de la forteresse ne permettant pas l'usage d'engins de siège. Sans aucun scrupule, le roi de Hongrie décida de retourner dans son pays, laissant à Jean de Brienne, le soin de poursuivre la Croisade. Celui-ci proposa un plan pour s'emparer d'un port stratégique en Égypte et de l'échanger ensuite contre Jérusalem. Le choix se porta sur Damiette dans le nord-est du delta du Nil. Le 24 août 1218, Damiette est assiégé par les croisés. Le sultan Al-Adel meurt peu après, le 31 août, et c'est son fils Al-Kamil qui le remplaça.

le sultan ayyûbide du Caire al-Malik al-Kâmil (1218-1238), neveu de Saladin

En septembre, le légat pontifical Pélage Galvani qui ne connait rien en matière militaire, mais envoyé par le pape, arrive à Damiette et prend la direction des opérations, ce qui déplut à Jean de Brienne. Al-Kamil, cherchant à obtenir le départ des Francs, propose alors un échange, celui de la ville de Jérusalem contre leur départ d’Egypte. Jean de Brienne, comme il avait prévu, est favorable à cette proposition, contrairement au légat Pélage qui repousse cette offre, soutenu par les Templiers et les croisés italiens. Damiette tombe entre les mains des Croisés le 5 novembre 1219. Jean de Brienne refuse de continuer la croisade et quitte Damiette avec son armée en mars 1220. Le reste de l'armée commandé par le légat Pélage tente alors de prendre le Caire , c'est un désastre, les croisés, encerclés devant Mansourah, doivent capituler. Elle échange alors sa liberté contre la ville de Damiette. Cette épisode mit fin à la cinquième Croisade. l'ignorance et l'intransigeance du légat pontifical transformèrent une victoire en déroute mèmorable.


Le 07 septembre 1215 Concile de Latran appelant à la cinquième Croisade (jusqu’en 1221).
Le 10 février 1217 Expédition des rois de Chypre et de Hongrie contre le Mont-Thabor.
Le 24 août 1218 Débarquement et siège de Damiette.
Le 05 novembre 1219 Prise de Damiette par les Croisés.
Le 12 septembre 1221 Défaite des Croisés à Mansourah.
Le 25 septembre 1221 Évacuation de Damiette par les armées croisées.
Le 29 septembre 1227 Excommunication de Frédéric II suite au non respect de ses promesses de Croisades.

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Sixième Croisade : de 1228 à 1229, une victoire diplomatique

C'est une expédition organisée par l'empereur romain germanique Frédéric II pour reconquérir les territoires du royaume de Jérusalem perdus depuis la conquête par Saladin, ainsi que sa capitale. C'est un succès pour les Croisés, mais ses objectifs sont atteints par la diplomatie d’un empereur excommunié plutôt que par les combats, au grand désespoir de la Chrétienté. Cette méthode a créé un précédent qui influencera les Croisades suivantes. L’intervention de Frédéric II a cependant été désastreuse pour les institutions du royaume de Jérusalem qui, se retrouvant sans roi, manque désormais d’un pouvoir central et se retrouve en proie à l’anarchie, les différentes factions (les barons, les ordres de chevalerie, les compagnies maritimes commerciales) ayant chacune sa propre politique sans qu’un souverain puisse arbitrer leurs querelles.


Le 30 Juin 1228 Frédéric II prend la mer marquant le début de la sixième croisade (jusqu’en 1229).
Le 07 septembre 1228 Arrivée de Frédéric II à Âcre.
Le 11 février 1229 Traité de Jaffa, Frédéric II récupère Jérusalem, Bethléem et Nazareth.
Le 17 mars 1229 Frédéric II reçoit la couronne du royaume de Jérusalem.
Le 05 mai 1239 « Croisades des barons » qui récupère une partie du royaume de Jérusalem.
Le 10 juillet 1244 Le Sultan d’Égypte s’empare de Jérusalem.
Le 17 octobre 1244 Défaite des armées franco-damastiques à La Forbie contre les armées du sultan d’Égypte.
Le 25 Juin 1245 Le concile de Lyon prêche pour la septième Croisade.
Le 10 janvier 1247 Les Turcs s’emparent d’Ascalon.

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Septième Croisade : première des deux croisades entreprises sous la direction de Saint Louis en 1244

La septième croisade se déroule de 1248 à 1254, elle est dirigée par Louis IX dit "saint Louis" le roi de France. Elle débute en Égypte où Louis IX est battu à Mansourah en 1250 et gardé prisonnier jusqu'au paiement de sa rançon. Une fois libéré Louis IX se rend en Judée Samarie, où il y séjourne quatre ans pour sécuriser le pays. Il quitte la Samarie en 1254.

Causes profondes qui justifièrent cette nouvelle croisade

Lors de la Sixième croisade, l'empereur germanique Frédéric II avait obtenu du sultan d'Égypte qu'il lui cède Jérusalem, Nazareth et Bethléem. Une trêve de dix ans avait été signée dans ce sens, et les musulmans pouvaient continuer à pratiquer leur culte dans la ville de Jérusalem. Frédéric avait été couronné roi de Jérusalem en mars 1229. Mais son départ précipité pour l'Europe en mai 1229, laissa son royaume sans représentant. Naturellement des luttes de pouvoir virent le jour dans le camp des chrétiens résidant en Syrie et en Judée Samarie. Face aux désordres de toutes sortes, les ordres Templier et Hospitalier se comportaient en arbitres et maîtres. Les marchands italiens rivaux de Pise, Gènes et Venise installés au proche orient se faisaient une guerre commerciale sans précédent. En 1243, les partisans de l'empereur sont éliminés. Au même moment, les Kwârizmiens ( musulmans ) ravagent le Proche-Orient, et l'été 1244 ils pillent Jérusalem. Ils reçoivent le soutien du sultan ayyoubide d'Égypte qui est en guerre avec son frère l'émir de Damas. Les chevaliers chrétiens résidant en Syrie s'allient à ce dernier pour lutter contre les Kwârizmiens et le sultan d'Égypte. En octobre 1244, les chevaliers chrétiens et leurs alliés de Damas sont sévèrement battus à La Forbie, près de Gaza, par l'armée du sultan d'Égypte. Celui-ci pousse son avantage et s'empare de Damas en 1245 puis d'Ascalon en 1247.

La maladie source du vœu de Louis IX

Rentrant malade d'une expédition militaire dans le Languedoc le théâtre des guerres religieuses, à l'automne 1244, le roi Louis IX dit "saint Louis" souffre d'une dysenterie. En décembre alors qu'il séjourne à Pontoise, et craignant pour sa vie, il fait le vœu de partir en croisade s’il en guérit. Ayant recouvré la santé, ce qui parut miraculeux pour ses contemporains, le roi respecta sa promesse et se croisa. Le pouvoir royal y trouve son compte. Cela permet de détourner les rêves d'indépendance des grands seigneurs qui supportent mal le pouvoir royal qui devient pesant depuis le règne de Philippe Auguste. La chevalerie a du mal à dépenser ses ardeurs militaires car les tournois sont interdits depuis les décisions du quatrième concile de Latran en 1215, décision difficilement acceptée et non respectée par les chevaliers. Les envoyer guerroyer hors de France permet d'écarter le danger.

Une croisade organisée par la noblesse française

Le roi de France ne reçoit aucune aide des autres souverains occidentaux. Le pape Innocent IV est occupé par sa lutte contre l'empereur Frédéric II, il a dû fuir Rome pour se réfugier à Lyon, ville indépendante relevant du Saint-Empire mais proche du royaume de France. En 1245, le pape réunit un concile à Lyon, et appelle à la croisade, il en profite pour priver l'empereur de son trône. Frédéric II déteste Louis IX dit "saint Louis" , et, de plus c'est un grand admirateur de la civilisation musulmane. Depuis la sixième croisade il est en bons termes avec le sultan d’Égypte qu'il avertit des projet de croisade. En Espagne, les rois chrétiens sont occupés par la lente et couteuse Reconquista de la péninsule aux dépens des musulmans. Venise commerçant avec l’Égypte, craint que la croisade ne mette fin à ses fructueuses relations commerciales. Les souverains d'Europe orientale sont menacés par les invasions mongoles et ne peuvent s'affaiblir en envoyant des troupes. Le roi de France ne peut donc compter que sur lui même.
Le roi appelle avec lui ses vassaux qui sont tenus par le serment de fidélité. Confiant la régence du royaume à sa mère Blanche de Castille, le roi emmène avec lui ses frères, Robert Ier d'Artois, Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse et Charles d'Anjou, ainsi que son épouse Marguerite de Provence. Le duc de Bourgogne, le comte de Blois, se croisent eux aussi. Le comte de Champagne envoie près de 1000 hommes dont de très nombreux chevaliers. Quelques troupes parviennent d'Écosse, d'Angleterre, de Flandres, de Bretagne. Au total le roi parvient à réunir près de 25 000 hommes. Le transport des troupes vers l'Égypte est financé par le roi et la haute noblesse. Venise, Gènes et Marseille louent leurs navires à l'Ost.

La campagne d'Egypte

Louis IX embarque fin août 1248 à Aigues-Mortes qu'il a fait aménager au préalable. Il arrive à Chypre à la mi septembre, pour y passer l'hiver. La première étape sera l'Egypte puis la Judée. Les croisés reçoivent des renforts maritimes venus de Saint-Jean-d'Acre, mais la tempête disperse la flotte qui se dirige vers l'Égypte. Les premiers croisés débarquent près de Damiette le 4 juin 1249. Les musulmans tentent de les repousser sur les plages. Mais battus ils se replient vers Damiette puis vers le sud en direction de Mansourah. Le 6 juin les croisés entrent dans Damiette, vidée de sa population musulmane. Les croisés attendent l'arrivée des navires dispersés par la tempête. De plus la crue du Nil commence et interdit tous mouvements dans des terrains inondés. En octobre, à la fin de la crue, Louis IX reçoit le renfort de son frère Alphonse de Poitiers. Il est alors décidé, malgré l'avis de la plupart des chefs, de se diriger vers le Caire comme le préconise Robert d'Artois, un autre frère du roi. Louis IX dit "saint Louis" rejette les propositions du sultan du Caire qui souhaiterait échanger le départ des Croisés contre les villes de Jérusalem, d'Ascalon et de Tibériade. Le sultan décéde le 23 novembre 1249.
Le 20 novembre les croisés se sont mis en marche vers Le Caire, ils atteignent Mansourah le 21. Mais ils sont bloqués par un bras du Nil. Ce n'est que le 8 février 1250, grâce à une trahison dans le camp musulman, que les croisés parviennent à traverser le Nil. Les soldats de Robert d'Artois entrent dans Mansourah où la résistance musulmane est très forte. Robert et ses soldats sont massacrés par les mamelouks du chef Baybars.

Baybars Le nouveau sultan arrivé de Damas, s'empare des bras du Nil et verrouille les communications entrent les croisés et Damiette. Le 11 février, les croisés après une dure bataille sont battus à Mansourah. Le roi Louis IX dit "saint Louis" malade, ordonne la retraite vers Damiette le 5 avril. Le 6 avril les croisés capitulent, le roi est capturé. Le 2 mai, les mamelouks renversent le sultan. Mais ils acceptent de négocier la libération des prisonniers. Les templiers en absence de grand maitre refusent d'avancer l'argent réclamé pour payer la rançon du roi. Le roi Louis IX ordonne alors que leurs bateaux où se trouvait une partie de leur trésor soient saisis pour payer la rançon. Louis IX dit "saint Louis" est libéré le 8 mai. Le 13 mai 1250 il débarque à Saint-Jean-d'Acre. La Judée fait partie du Royaume de Jérusalem, mais sa capitale est aux mains des musulmans. Le roi titulaire est Conrad IV, roi de Germanie, fils de l'empereur Frédéric II. Mais celui-ci est toujours absent. Louis IX se comporte alors comme s'il en était le roi du Royaume de Jérusalem. D'abord il rétablit l'ordre en mettant au pas les ordres des moines-soldats. Il fortifie les villes chrétiennes de Jaffa, Saint-Jean-d'Acre, Césarée et Ascalon afin de repousser plus facilement les musulmans. Louis IX régle les litiges entre princes chrétiens. Ainsi dans la principauté d'Antioche, il confirme le prince Bohémond VI dans sa souveraineté. Louis IX doit aussi tenir compte des troubles qui secouent le monde musulman environnant. L'émir ayyoubide d'Alep n'a pas accepté le coup d'état des Mamelouks contre son cousin le sultan ayyoubide du Caire, il s'empare de Damas, puis de Gaza et envahit l'Égypte. Mais il est battu en 1251. Aussi propose t-il à Louis IX dit "saint Louis" une alliance contre les Mamelouks en échange de la cession de Jérusalem aux Français. Louis IX propose la neutralité aux Mamelouks en échange de la libération des prisonniers qu'ils détenaient depuis la déroute des croisés en Égypte. Le roi espère ainsi récupérer Jérusalem si les Mamelouks sont vainqueurs. Mais Al-Mutasim le calife de Bagdad, chef suprême des musulmans, contraint les adversaires à faire la paix. Les espoirs de Louis IX se trouvent donc anéantis. Louis IX se rapproche alors des Ismaéliens, secte musulmane installée au Liban et qui cherche à être indépendants du calife. Il envoie également une ambassade auprès du khan des Mongols qui par ses conquêtes menace Bagdad. Sa mère, qui assurait la régence de la France, étant morte fin novembre 1252, Louis IX rentre en France le 22 avril 1254. Pour continuer son œuvre il laisse derrière lui une centaine de chevaliers et autant d'hommes d'armes, cette escouade dérisoire encourage les musulmans à reprendre les combats.


Le 28 août 1248 Saint Louis quitte Aigues-Mortes pour Chypre.
Le 05 juin 1249 Débarquement des armées de Saint-Louis devant Damiette.
Le 06 juin 1249 Les armées de Saint-Louis entrent dans Damiette que les armées du sultan ont évacués dans la nuit.
Le 08 février 1250 Défaite de La Mansourah, Saint-Louis échappe de justesse aux Mamelouks, et son frère meurt au combat.
Le 06 avril 1250 Saint-Louis et son armée sont capturés et fait prisonniers.
Le 02 mai 1250 Le sultan est reversé par les Mamelouks, une rançon est exigé pour la libération de Louis IX dit "saint Louis".
Le 06 mai 1250 Saint-Louis et les survivants de son armée rejoignent Saint-Jean d’Âcre.

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Huitième Croisade : lancée par Saint Louis en 1270, à la suite des menaces que le sultan mamelouk Baybars faisait peser sur les États latins d'Orient

Parti de Cagliari le 15 juillet 1270, la flotte de Louis IX dit "saint Louis" débarque devant Tunis le 18 juillet et, même si l’effet de surprise a partiellement joué, les fortifications de Tunis ont pu être réparées et l’approvisionnement de la ville assuré. Une langue de terre qui contrôle l’entrée du port de Tunis est occupée, mais la situation s’avère intenable car ils ne disposent pas d’eau potable. Le 21 juillet, la plaine de Carthage, disposan est occupée, puis la ville de Carthage prise d’assaut le 24 juillet. Mais, contrairement aux espérances, le sultan de Tunis ne veut pas se convertir, et se retranche dans la ville en appellant les Mamelouks à son secours. Baybars, qui croyait que les Croisés viseraient l’Égypte, a fait mettre le delta en état de défense, puis organise une expédition de secours vers Tunis. Le commandeur du Temple annonce l’arrivée prochaine de Charles d’Anjou et Louis IX dit "saint Louis" décide de l’attendre afin de pouvoir attaquer Tunis avec un maximum de forces. Les musulmans harcèlent en permanence le camp Croisé et Louis IX interdit qu’on les poursuive, craignant des pièges. La canicule rend le séjour sous tente insupportable, l’eau des puits n’est pas toujours potable et la maladie se répand rapidement dans le camp. Le 2 août, elle emporte Jean Tristan, le fils du roi, puis le roi lui-même le 25 août, le lendemain de l’arrivée des navires de Charles d’Anjou. Le nouveau roi, Philippe III, est trop inexpérimenté pour prendre le commandement et, de toute manière, également malade. Aussi Charles d’Anjou prend-il la direction des opérations et réussit à s’emparer du camp musulman le 24 septembre. Le frère de Louis IX dit "saint Louis" connaissait les méthodes d’évitement et de harcèlement employées par les Sarrasins. Trois jours après le décès du roi de France, il fit se rassembler des navires de commerce et des bateaux rapides sur un étang proche de Tunis. Effrayés par la perspective d’un débarquement en masse, les musulmans renoncèrent à leur tactique. Ils se massèrent en groupe de combat, permettant aux Croisés de livrer une véritable bataille au cours de laquelle le roi de Sicile et le comte Robert II d’Artois fondirent sur eux et les mirent en pièces. Les morts sont nombreux du fait des maladies : Raoul de Grosparmy, le légat du pape, Alphonse de Brienne, comte d’Eu, Hugues XII de Lusignan, comte de la Marche et d’Angoulême, le sire de Fiennes, Mathieu III de Montmorency, le maréchal Gautier de Nemours ou le chambellan Mathieu de Villebéon. Mais Charles d’Anjou ne souhaite pas la prise de la ville et le sultan de Tunis, dont l’armée est également décimée par les épidémies, souhaite négocier. Un accord est conclu le 30 octobre. Le sultan verse une indemnité de 210 000 onces d’or, reprend le versement du tribut dû au roi de Sicile, chasse les partisans gibelins de sa cour, accorde la liberté de commerce aux marchands Chrétiens et le droit de prêcher et de prier publiquement dans les églises aux religieux Chrétiens. En échange, l’armée Croisée évacue Tunis en laissant les armes de siège. Le 10 novembre 1270, le prince héritier Édouard d’Angleterre arrive sur les lieux mais, voyant que la paix a été conclue, repart immédiatement en Terre sainte mener la neuvième croisade. L’armée embarque le 11 novembre et fait relâche le 14 devant Trapani. Dans la nuit du 15 au 16, une tempête particulièrement violente se déchaîne et une quarantaine de navires sombrent. Les Croisés conviennent de rentrer en France pour se préparer à une nouvelle croisade qui ne verra jamais le jour.


Le 16 mars 1270 Départ de Saint-Louis pour la huitième Croisade.
Le 01 juillet 1270 Saint Louis quitte Aigues-Mortes en direction de Tunis.
Le 17 juillet 1270 les armées de Saint-Louis atteignent La Goulette.
Le 03 août 1270 Mort de Jean-Tristan comte de Nevers, fils du roi de la dysenterie à Tunis.
Le 25 août 1270 Mort de Louis IX dit "saint Louis" à Tunis, son fils Philippe III le Hardi lui succède. L'échec de la septième Croisade, que Louis IX dit "saint Louis" avait interprété comme la punition divine l'affecta considérablement. Au XIII ème siècle, l'Europe n'est plus, comme au XII ème siècle mobilisée contre les infidèles. Comme le disait le poète Rutebeuf : " On peut bien gagner Dieu sans bouger de son pays, en vivant de son héritage. Je ne fais de tort à personne. Si je pars, que deviendront ma femme et mes enfants ? Il sera temps de se battre quand le sultan viendra par ici ". Le danger représenté par les musulmans était devenu moins pressant : déjà expulsés de Sicile, ils commençaient à être refoulés de la péninsule Ibérique. Bien que le tombeau du Christ fût à nouveau sous le contrôle de l'islam, la ferveur religieuse était retombée, de même que s'était dissipé l'espoir d'une colonisation facile et d'une fortune rapide nourrissant les rêves des Seigneurs Occidentaux. De ce point de vue, Saint Louis était devenu un homme du passé : les bourgeoisies marchandes avaient compris depuis longtemps que sans une politique de colonisation agressive, on ne pourrait déloger ni contenir l'islam car les territoires conquis étaient trop éloignés de la France, mieux valait s'accommoder avec les Musulmans même au prix d'accords déshonorants. Saint Louis ne partageait pas ce point de vue et voulut tenter une nouvelle fois l'impossible. Il commença à accumuler l'argent, les vivres et les armes dès 1267. En juillet 1270, il s'embarqua pour Tunis. Il tenait de son frère Charles d'Anjou, roi de Sicile, que l'émir de cette ville avait l'intention de se convertir au Christianisme. Epuisé par la chaleur et le manque d'eau, le vieux roi mourut devant Tunis d'une dysenterie. Avec cet ultime échec, s'achève l'ère des Croisades dont Louis IX incarne la dernière figure.
Le Février 1271 Apprenant la mort de Louis IX, Baybars reprend ses conquêtes, attaque le comté de Tripoli et emporte le château de Chastel Blanc.
Le 08 Avril 1271 Baybars reprend le Krak des Chevaliers.
Le Mai 1271 Baybars assiège Tripoli. C’est alors que lui parvient l’annonce d’une armée croisée, ce qui l’incite à lever le siège de Tripoli et à conclure une trêve de dix ans avec le comte Bohémond VI de Tripoli.
Le 12 Juin 1271 Baybars profite de sa présence au nord de Saint-Jean-d'Acre pour prendre le château teutonique de Montfort. En effet, le prince Édouard d’Angleterre, arrivé trop tard pour participer à la Croisade de Louis IX à Tunis, avait décidé de se rendre en Terre Sainte avec un millier d’hommes. Il est rejoint en septembre par son frère Edmond qui apporte également des troupes. La première réaction d’Édouard à son arrivée dans le royaume est de se scandaliser et de chercher à lutter contre le commerce d’armes avec les Mamelouks effectués par de nombreux marchands Chrétiens, notamment les Vénitiens et, dans une moindre mesure, les Génois. Malgré les protestations des Croisés et les excommunications du Saint-Siège, le bayle vénitien d’Acre montre les diplômes et immunités accordés par la cour de Saint-Jean-d’Acre, et Édouard ne peut lutter contre ce commerce, suicidaire pour la consevation des Etats latins d'Orient. Comprenant l’intérêt de l’alliance mongole, Édouard dépêche une ambassade à Abagha, Khan houlagide de Perse, effectue une incursion à Al-Bana, détruit le bourg et revient avec un joli butin. Il se concerte également avec le roi Hugues III de Chypre et le comte Bohémond VI de Tripoli.
En Octobre 1271 Le khan Abagha envoie une armée en Syrie, mais qui ne comporte que dix mille cavaliers car il est lui-même en guerre contre ses cousins. L’armée mongole pille les régions d’Alep et d’Apamée, mais se retire chargée de butin sans affronter l’armée que Baybars a réunie à Damas. Les Francs et les croisés en profitent pour tenter une incursion, mais en raison d’un effectif réduit et du manque de l’appui mongol, n’obtiennent que peu de résultats.
En Novembre Édouard dirige une offensive sur Qaqun, sur la route de Jérusalem, mais cette attaque échoue.
Le 22 Mai 1272 En quittant la Terre sainte, Édouard ne laisse pas le royaume démuni, car le roi Hugues III et lui-même ont conclu à Césarée une trêve de dix ans avec Baybars, grâce également à l’entremise de Charles Ier d’Anjou, roi de Sicile.
Le 16 Juin 1272 Des Nizârites, peut-être commandités par les Mamelouks, prétendent se faire baptiser et pour cela obtiennent la confiance des Croisés, une fois dans la place font un carnage et manquent de peu d’assassiner le prince.
Le 22 1272 Septembre Face au manque de moyens, Édouard rembarque à Acre en direction de l’Europe pour prendre la succession de son père Henri III mourant.
En 1287 Prise de Marqab aux Hospitaliers par le sultan Kalaoûn. Prise de Lattakié aux Hospitaliers par le sultan Kalaoûn.
Le 15 Avril 1289 Qalaoun (Mamelouk) s’empare de Tripoli.
Le 18 mai 1291 Les Mamelouks s’emparent de Saint-Jean d’Âcre marquant la fin de l’Empire latin.
Le 28 mai 1291 Prise de la citadelle du mont Thabor par les troupes du sultan.

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Neuvième Croisade : un simple aller et retour à Acre du prince Édouard d’Angleterre

Organisée par le prince Édouard d'Angleterre (futur Édouard Ier) entre 1271 et 1272, ce n'est pas à proprement parler une croisade au regard du très faible contingent de croisés et également par sa courte durée. A la mort de Louis IX, Baybars reprend ses conquêtes, attaque le comté de Tripoli et emporte le château de Chastel Blanc (février 1271) et le Krak des Chevaliers (8 avril), puis assiège Tripoli en mai. C’est alors que lui parvient l’annonce d’une armée croisée, cet événement l’incite à lever le siège de Tripoli et à conclure une trêve de dix ans avec le comte Bohémond VI de Tripoli. Toutefois, il profite de sa présence au nord de Saint-Jean-d'Acre pour prendre le château teutonique de Montfort le (12 juin). Le prince Édouard d’Angleterre, arrivé trop tard pour participer à la 8 ème croisade de Louis IX à Tunis, prit la décision de se rendre en Terre Sainte avec un millier d’hommes. Il fut rejoint en septembre par son frère Edmond et ses troupes, ce contigent qui comptait 3 000 hommes au plus n'était pas de nature à reconquérir quoique ce soit. Avec le recul nous pouvons légitimement nous interroger sur le but réel de ce voyage. La première réaction d’Édouard à son arrivée dans le royaume fut de s'emporter contre le commerce d’armes avec les Mamelouks effectués par de nombreux marchands chrétiens, notamment les Vénitiens et les Génois. Malgré les protestations des croisés et les excommunications du Saint-Siège, le bayle vénitien d’Acre produit les autorisations de la cour de Saint-Jean-d’Acre, et Édouard ne peut lutter contre ce commerce, suicidaire pour la pérénité des établissements latins en Orient. Comprenant l’intérêt que représenterait une alliance avec les mongols, Édouard dépêche une ambassade à Abagha, khan houlagide de Perse, effectue une incursion à Al-Bana, détruit le bourg et revient avec son butin. Il s'accorde ensuite avec le roi Hugues III de Chypre et le comte Bohémond VI de Tripoli. À la fin d’octobre 1271, le khan Abagha envoie une armée en Syrie, mais qui ne comporte que dix mille cavaliers car il est lui-même en guerre contre ses cousins. L’armée mongole pille les régions d’Alep et d’Apamée, mais se retire chargée de butin sans affronter l’armée que Baybars a réunie à Damas. Les Francs et les croisés en profitent pour tenter une incursion, mais en raison d’un effectif réduit et du retrait des mongols, ils n’obtiennent que peu de résultats. En novembre, Édouard dirige une offensive sur Qaqun sur la route de Jérusalem, mais cette attaque échoue. Puis des Nizârites, commandités par les Mamelouks, prétendent se faire baptiser, les croisés crédules les accueillent à bras ouverts, mais une fois dans la place font un carnage et manquent de peu d’assassiner le prince le 16 juin 1272. N'ayant pas les moyens de sa politique, Édouard rembarque à Acre en direction de l’Europe le 22 septembre 1272 pour prendre la succession de son père Henri III, décédé le 16 novembre 1272.
En quittant la Terre sainte, Édouard ne laisse pas le royaume démuni, car le roi Hugues III et lui-même ont conclu à Césarée le 22 mai 1272 une trêve de dix ans avec Baybars, grâce à l’entremise de Charles Ier d’Anjou, roi de Sicile.

neuvième Croisade un simple aller et retour à Acre du  prince Édouard d’Angleterre


Croisade des enfants (1212)

Il serait plus juste de parler des Croisades d’enfants car, en fait, il y en a eu deux : une ayant comme point de départ la France et une autre l’Allemagne. Tout cela débute au mois de juin 1212, en France. Un jeune berger du village de Cloyes, Étienne, affirme avoir eu une vision du Christ, sous l’apparence d’un pèlerin affamé, qui lui donna une lettre pour le roi de France.

Étienne et ses compagnons partent pour Saint-Denis dans l’intention de rencontrer Philippe Auguste, le roi. De nombreux pueri du nord de la France rejoignent la petite troupe, suivis bientôt d'aventuriers, de marchands et de prêtres, ils sont alors 30 000. Les populations accueillent les pèlerins avec une grande générosité, mais le clergé s’en méfie, ce qui augmente la rancœur des fidèles envers l’Église. Dans les archives canoniales de Saint-Quentin, nous pouvons trouver le « témoignage d’un de ces conflits », preuve du passage dans cette ville du groupe de pueri. Une fois à Saint-Denis, le roi Philippe les renvoie chez eux. C’est alors la fin du « pèlerinage ». Les chroniqueurs sont très brefs et extrêmement vagues « sur la fin de l’aventure française ». Du côté de l’Allemagne, les sources sont plus abondantes. Différentes bandes de pueri se rejoignent à Cologne où un jeune brasseur, Nicolas qui a eu la vision d’un ange lui demandant d’aller délivrer la croix du Christ des mains des musulmans, prend la tête du regroupement. Les jeunes pèlerins quittent Cologne en juin 1212, la troupe rassemble des garçons, des jeunes filles, et des femmes dont quelques-unes avec des enfants au sein, des paysans, de jeunes nobles accompagnés de courtisanes, mais aussi des brigands et des prostituées. Beaucoup meurent en chemin, ou se font voler, d’ailleurs selon un document juridique des archives de Cologne, un des brigands ayant volé l’argent et la nourriture des pèlerins fut pendu. Lorsque le reste de la troupe arrive à Gênes le 25 août, ils sont plus de 7 000. Dès le lendemain, les pueri s’éparpillent : certains vont à Marseille où ils sont « pris à bord de navires et emportés par des pirates pour être vendus aux Sarrasins », d’autres vont à Rome, au sud de la péninsule ou rebroussent chemin. Encore ici, les opinions diffèrent, mais tous les auteurs s’entendent sur un point : « sur des milliers de personnes parties joyeusement pour l’Italie, très peu reviennent ».

Nous pouvons donc conclure que ces deux Croisades peu ordinaires ont bien eu lieu grâce à l’étonnante quantité de documents de toutes sortes qui le confirment.
Par contre, il subsiste des doutes quant à la composition de ces Croisades et par conséquent, quant à leur nom de "Croisades des enfants". En effet, beaucoup d’historiens actuels soutiennent que ce n’était pas des enfants qui y participaient. Le premier qui a nié « l’idée que les participants aient pu être de jeunes enfants fut G. Miccoli. » Les historiens qui soutiennent cette thèse affirment que ce nom viendrait de mauvaises traductions, car nulle part il n’est mentionné exactement que les participants étaient des enfants la majorité des chroniqueurs utilisaient le terme pueri. Selon Philippe Ariès et Georges Duby, ce terme a trois traductions possibles. En latin classique, cela signifie « enfants », mais nous pouvons aussi le traduire comme « enfants de Dieu », ce qui ne suppose aucune catégorie d’âge. La troisième traduction fait état d’une classe sociale : « quiconque se trouve en situation de pauvreté ou de servilité ». C’est probablement avec cette idée en tête que les chroniqueurs ont utilisé le terme pueri, car, dans toutes les archives, les auteurs insistent sur la misère des pèlerins. Il y a un autre point qui appuierait l’idée que ce n’était pas des enfants. Selon le témoignage de l'évêque Sicard et de Jacques de Voragine, il y avait des femmes avec des enfants au sein, des fils de nobles et des courtisanes, ce qui révèle la participation d’un grand nombre d’adultes. Le chroniqueur de l’abbaye d’Erbersheim remarque aussi qu’il « s’agissait essentiellement de domestiques, hommes et femmes ». Il y eut très certainement des enfants qui ont participé à ces Croisades, mais ce n’était sûrement pas la majorité.

Le 10 Mars-juin 1212 Des milliers de pèlerins se rassemblent autour de Nicolas près de Cologne.
Le 11 Juin 1212 Le berger Étienne part remettre une lettre du Christ à Philippe Auguste. Étienne et ses pèlerins arrivent à Saint-Denis où Philippe Auguste demande leur dispersion.
Le 20 août 1212 Les Croisés allemands arrivent à Plaisance.
Le 25 août 1212 Arrivés à Gênes, une partie des Croisés se disperse. Arrivés à Brindisi, l’Église interdit l’embarquement des Croisés.Les Croisés ayant réussi à s’embarquer sont capturés par des pirates.
Le Appel du pape Innocent III à une nouvelle Croisade en terre sainte.


Croisade des Pastoureaux (1251)

Lors de la septième Croisade, Louis IX de France (Saint Louis) prend Mansourah. Mais son armée, victime d'une épidémie de peste ou selon les dernières recherches, de dysenterie, de typhus et de scorbut, s'y trouve prise au piège. Saint Louis est fait prisonnier avec deux de ses frères en 1250. Cette nouvelle, quand elle parvient en Occident, provoque incrédulité et révolte. Comment un roi très pieux a-t-il pu être abandonné de Dieu ?

La réponse vient de prédicateurs populaires, en particulier un certain Job, ou Jacob ou Jacques, moine hongrois de l'ordre de Cîteaux. Ce moine charismatique, nommé le « maître de Hongrie », prétend avoir reçu de la Vierge Marie une lettre affirmant que les puissants, les riches et les orgueilleux ne pourront jamais reprendre Jérusalem, mais que seuls y parviendront les pauvres, les humbles, les bergers, dont il doit être le guide. L’orgueil de la chevalerie, dit la lettre, a déplu à Dieu. À l'époque, le terme « pastoureaux » désignait les bergers, il donna son nom à cette Croisade. L'appel solennel aurait eu lieu pour Pâques 1251. Des milliers de bergers et de paysans prennent la croix, et marchent vers Paris, armés de haches, de couteaux et de bâtons. Ils sont 30 000 à Amiens, peut-être 50 000 à Paris, où Blanche de Castille les reçoit. Dans un premier temps elle donne son appui. Mais le mouvement est trop dangereux sur le plan social et religieux pour être accepté par les puissants : il accuse abbés et prélats de cupidité et d'orgueil, et s'en prend même à la Chevalerie, accusée de mépriser les pauvres et de tirer profit des Croisades. Des conflits s’ensuivent avec le clergé dans plusieurs villes (Rouen, Orléans, Tours). À Bourges, les pastoureaux s'en prennent aussi aux juifs, et sont réprimés par les forces royales. Lorsque les villes ne veulent pas les nourrir, des pillages ont lieu en France, par exemple à Bordeaux, où Simon V de Montfort réprime les pastoureaux. Le mouvement s'étend en Rhénanie et dans le nord de l'Italie. La répression est de plus en plus féroce et seuls quelques rescapés parviennent jusqu'à Marseille et s'embarquent pour Acre, où ils rejoignent les Croisés.

Le 15 mai 1251 Joseph, moine cistercien appelle à la Croisade pour libérer Saint-Louis.
Le 11 juin 1251 Défaite des Pastoureaux à Villeneuve-sur-Cher.
Le 25 avril 1254 Saint-Louis quitte Saint-Jean d’Âcre pour la France.
Le 30 aout 1260 Le sultan Baïbar s’empare de la Syrie.
Le 11 aout 1263 Appel d’Urbain IV à la 8 ème Croisade.
En 1265 Prise de Césarée par le sultan.
En 1266 Prise de la forteresse des Templiers à Safet par les armées du sultan.
Le 25 mai 1267 Saint-Louis décide de repartir en Croisade.
En 1268 Prise de Jaffa et de Beaufort par les armées du sultan.


Croisade contre les Albigeois (1208-1244)

De nos jours tout le monde ou presque encense le Catharisme sans en connaitre l'histoire, si vous désirez connaitre l'histoire de cette religion médièvale et pourquoi elle a disparu cliquez ICI

Naissance de l'hérésie Cathare dans le sud de la france

Au milieu du XII ème siècle, tandis que s'épanouit partout en Europe la foi Chrétienne, le Midi Toulousain est atteint par une hérésie religieuse toute aussi ardente, le Catharisme. Cette hérésie fonde sa doctrine dans la Chrétienté originelle, celle que Jésus Christ préconisait dans ses prêches, sans Pompes. C'est sans aucune retenue que le Catharisme s'érige en croyance moralisatrice du Catholicisme, et ce Catharisme entend réformer le Catholicisme, rien de moins !

Les cathares déclarent la guerre aux Catholiques

La Papauté prendra immédiatement la mesure du danger que représente pour elle cette nouvelle hérésie qui rencontre un franc succès auprès du peuple. Saint Dominique de Guzman échoue à ramener ces hérétiques à la foi catholique.

Le pape Innocent III décide en désespoir de cause de recourir à la force. C'est une véritable Croisade qui sera menée contre les Cathares.

Riposte immédiate des Catholiques : la croisade contre les Albigeois est lancée.

Le légat pontifical tente de convaincre le comte Raimon VI de Toulouse de prendre la tête de cette Croisade contre les cathares , aussi appelés «Albigeois». Mais le comte de Toulouse, qui descend du fameux Raimon IV de Saint-Gilles, ayant participé à la première Croisade en Terre Sainte, refuse net de combattre ses propres sujets. Il s'ensuit l'excommunication du comte, le départ du légat pontifical et de son escorte, puis enfin son assassinat ! Ce drame de trop entraîne le pape à lancer l'appel officiel à la Croisade sans oublier de canoniser son légat. L'expédition porte officiellement le nom d'«Affaire de la Paix et de la Foi» (en latin, negotium pacis et fidei). C'est la première fois qu'une Croisade est dirigée contre des gens qui se réclament du Christ. Mais cet aspect ne gêne pas les contemporains tant il est vrai que l'hérésie Cathare représente un réel danger pour le Pape. Le roi Philippe Auguste préfère se tenir en réserve. En bon politique, il ne veut pas altérer son image dans une guerre contre des gens qui sont formellement ses sujets. Il désapprouve aussi l'intervention du Pape dans une affaire intérieure à la France et le fait savoir. Mais il ne s'oppose pas à ce que l'abbé Guy des Vaux-de-Cernay démarche les seigneurs d'île-de-France. L'expédition réunit un certain nombre de ces seigneurs ainsi que le comte de Toulouse, par opportunisme. Elle est placée sous le haut commandement de l'abbé Arnaud-Amalric, qui n'est autre que le chef du puissant ordre monastique de Cîteaux. Les opérations militaires débutent par le sac de Béziers et le massacre de sa population, le 22 juillet 1209.

Les seigneurs du midi prennent fait et cause pour les Cathares

Le jeune vicomte de la région, Raimon-Roger de Trencavel, se livre à la merci des vainqueurs pour obtenir la vie sauve de ses sujets. Tandis que les principaux seigneurs choisissent de s'en retourner chez eux une fois achevée leur «quarantaine» (le service militaire de quarante jours auquel ils se sont engagés en se croisant), c'est un modeste seigneur d'île-de-France, Simon de Montfort, qui devient le chef militaire de l'expédition aux côtés du légat pontifical Arnauld-Amalric. Il dispose en tout et pour tout d'une trentaine de fidèles, récompensés par les terres des vaincus, et de quelques milliers de soldats. Face à lui sont les hérétiques et, plus grave que tout, de nombreux seigneurs locaux qui entrent en résistance après avoir été dépossédés de leurs biens et avoir fait mine de se soumettre. On les appelle «faidits» ou «faydits», d'après un mot de la langue d'oc qui désigne des fuyards ou des dépossédés. La guerre devient inexpiable. Bûchers et massacres se multiplient. Le paroxysme est atteint avec le siège de Lavaur, près de Castres. Les 80 défenseurs sont pendus et la dame de Lavaur, bonne catholique, livrée aux soudards avant d'être jetée dans un puits. Un bûcher reçoit les quatre cents Bonshommes et Bonnes femmes de la petite ville qui ont refusé de renier leur foi. C'est le plus grand bûcher de toute la Croisade.

Les hérétiques et leurs soutiens sont exterminés

Simon de Montfort se tourne enfin contre Raimon VI, qui a abandonné et trahi ses vassaux et se retrouve isolé.
Le 17 avril 1211, le pape Innocent III «expose en proie» les terres du comte de Toulouse et les promet à qui les prendra. En novembre 1212, des Assises réunies à Pamiers à l'initiative de Simon de Montfort les attribuent par avance aux Croisés du nord, sous la suzeraineté du roi de France, Philippe Auguste.

Mais voilà que proteste le roi Pierre II d'Aragon, beau-frère du comte de Toulouse et suzerain traditionnel des vicomtés de Béziers et de Carcassonne. Pierre II supporte mal l'intrusion de Simon de Montfort. Il lui reproche ses exactions qui meurtrissent autant les bons catholiques que les hérétiques. Il se propose d'éradiquer lui-même l'hérésie cathare et envoie une délégation à Rome plaider sa cause auprès du pape Innocent III qui l'a couronné en 1204 et auquel il a lui-même prêté hommage de vassalité. Pierre II fait valoir sa glorieuse contribution à une autre Croisade, contre les musulmans d'Espagne celle-là. Le 16 juillet 1212, n'a-t-il pas remporté à Las Navas de Tolosa une victoire qui a abattu à jamais la puissance Musulmane d'Espagne ? Innocent III n'est pas loin de se laisser convaincre. Mais les prélats du Midi, qui ont l'oreille du légat Arnaud-Amalric, ont le dernier mot. Ils doivent leur diocèse au bon vouloir de Simon de Montfort et ne veulent lâcher ni l'un ni l'autre. Le pape cède à leur plaidoyer et refuse in fine de restituer Pierre II dans ses droits légitimes sur ses terre du Midi. Dépité, le roi d'Aragon, héros de la Croisade contre les Musulmans, rejoint son beau-frère Raimon VI dans la guerre contre le catholique Simon de Montfort. Il est tué à la bataille de Muret le 12 septembre 1213. La guerre s'enlise jusqu'à la mort de Simon de Montfort lui-même sous les murailles de Toulouse le 25 juin 1218. Les seigneurs méridionaux relèvent la tête. Sous la conduite des comtes de Toulouse, père et fils, les «deux Raymond», ils reprennent partout l'initiative. La Croisade lancée dix ans plus tôt s'avère un cruel échec.

La France Capétienne devient un État solide sous le règne de Philippe II Auguste. Chevaliers et milices communales luttent ensemble contre une coalition ennemie à Bouvines. Plus cruellement, le Midi est déchiré par l'hérésie et la répression de celle-ci par une Croisade venue du Nord. Sous le règne de Saint Louis (Louis IX), le pays atteint son épogée et se présente comme le royaume le plus puissant et le plus influent de la chrétienté occidentale...
À cette époque, les adversaires étant exténués, le roi de France Philippe II Auguste entre à son tour dans l'affaire. Son fils et successeur Louis le Lion, devenu Louis VIII, prend le relais. Il s'engage dans une expédition contre le nouveau comte de Toulouse, Raimon VII. Après avoir proprement ravagé le pays, il meurt sur le retour, emporté par une dysenterie aiguë à Montpensier, en Auvergne, le 8 novembre 1226. Sa veuve Blanche de Castille négocie enfin le 12 avril 1229, à Meaux, au nom du nouveau roi, Louis IX (Saint Louis) un traité de paix avec les Toulousains. Le comte Raimon VII promet de donner sa fille et héritière Jeanne en mariage à l'un des frères du roi de France. C'en est fini de l'autonomie du comté de Toulouse.
De nombreuses seigneuries du Midi sont livrées aux Croisés venus du Nord. Ces derniers traitent sans ménagement leurs sujets sous prétexte de lutter contre l'hérésie cathare, toujours vivace dans la région. Le 20 avril 1233, le pape Grégoire IX installe en France le tribunal de l'Inquisition. Avec ce tribunal ecclésiastique qui relève seulement de lui-même, le pape veut en finir avec l'hérésie tout en évitant les excès et l'arbitraire de la justice seigneuriale ou civile. Confiée à l'ordre monastique des frères prêcheurs de Saint Dominique, l'Inquisition use de la délation, de la torture, de la menace du fer et du bûcher. Les personnes suspectées d'hérésie sont mises au secret pendant plusieurs jours puis averties qu'elles peuvent bénéficier de la clémence des juges à condition de dire tout ce qu'elles savent sur elles-mêmes et leur entourage. Chacun, ayant à coeur de sauver sa peau, n'hésite pas à charger ses voisins, voire ses parents ou ses amis. Quelques bûchers achèvent de terroriser les hésitants. Les résultats ne se font pas attendre... L'hérésie recule très vite.
Les exactions des occupants couplées au zèle des inquisiteurs suscitent un ultime soulèvement. Le 29 mai 1242, un groupe de chevaliers massacre onze inquisiteurs dont le tristement célèbre Guillaume Arnaud à Avignonet, près de Castelnaudary, où le petit groupe a fait halte pour la nuit. Le pape exige aussitôt qu'il soit mis fin à l'impunité du repaire d'où sont venus les meurtriers, une citadelle pyrénéenne du nom de Montségur où ont trouvé refuge par ailleurs les derniers Bonshommes cathares. Une armée entame le siège de Montségur. Faits prisonniers, plus de deux cents cathares refusent de renier leur foi et sont brûlés au pied de la forteresse. Ultime barbarie d'une guerre qui n'en manqua pas.

Disparition de l'hérésie Cathares

L'hérésie va perdurer encore un demi-siècle dans les villages reculés des Pyrénées, tel Montaillou, rendu célèbre par le livre de l'historien Emmanuel Leroy-Ladurie (1975), écrit à partir des registres de l'inquisiteur Jacques Fournier qui sévit dans le village au début du XIII ème siècle. C'est à Narbonne qu'en 1321, Guilhem Bélibaste, dernier parfait cathare connu fut brûlé vif. Guilhem Bélibaste avait été initié au catharisme jusqu'à en devenir parfait en Catalogne d'où il était en fuite. Seuls les parfaits pouvant transmettre le rite, sa mort entraina la fin de la religion cathare.