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Accroissement du Commerce médièval en Occident grâce aux Templiers et à leur réseau de commanderies, contribuant ainsi à l'avénement d'une bourgeoisie qui prendra à terme le pouvoir dans les villes.

Avec le développement des voies de communication terrestres et maritimes, les échanges commerciaux se pérénisent par la création de guildes, et de foires. Au Moyen-Âge, un commerçant spécialisé dans le négoce des produits orientaux (poivre, noix, cannelle, huile...) est riche. Avec le développement du commerce, la fortune des « bourgeois commerçants » s'accroîtra. Au cours du bas Moyen Âge, les associations à caractère régional, d'artisans et de commerçants, prospèrent jusqu'à devenir des ligues européennes puissantes.

1) Les voies de communications

Grâce aux croisades, les commerçants se déplaçent avec assurance sur terre comme sur mer. La carte des routes commerciales du Moyen Âge montre que le commerce s'établit dans tout l'Occident :
Au nord, une puissante association de villes germaniques et scandinaves, la Hanse, exerce un véritable monopole sur les côtes de la mer du Nord et de la Baltique.
Au sud, les villes portuaires de Gênes, Amalfi et Venise, en Italie, dominent le commerce méditerranéen.
Ces villes bénéficient des retombées des croisades. Les produits provenant du proche Orient étaient achetés par les Européens dans les villes du Levant ou à Byzance. En échange, ils y vendaient du bois, du fer, du blé, du vin, de l'huile, etc.

Parmi les causes de l'essor du commerce médiéval, il faut compter certains progrès techniques accomplis dans le domaine des moyens de transport. Pour le transport terrestre, il y a les avancés du ferrage, du harnachement et de l'attelage à la file des chevaux. Ces innovations furent complétées par le cerclage de fer des roues des charrettes et des chars ainsi que par l'augmentation des routes pavés. Depuis Rome, comme « centre nerveux », de nombreuses voies et chaussées rayonnaient pour desservir toutes les villes de l'Empire. Lors de la chute de l'Empire romain, s'opéra un lent processus de détérioration et d'abandon qui durera plus de deux siècles. Au VII ème siècle de notre ère, les grandes voies romaines fortement détériorées, restaient néanmoins le meilleur et le plus fréquenté des moyens de communication. Ces voies romaines furent empruntées par de nombreuses tribus barbares pour envahir l'Empire à partir du IV ème siècle. D'après les chroniques de l'époque, en Europe et dans la première moitié du VIII ème siècle, ces voies Romaines ou ce qu'il en restait furent délaissées au profit des voies strictement vicinales. Les villes, les cités et des villages entiers connurent alors une désertification de masse. Cette période coïncide avec le début du féodalisme. Le féodalisme avait fait de timides apparitions dans la première moitié du VIII ème siècle, voici qu'il resurgit au début du X ème siècle. Ce système de vassalité prédomine en Allemagne, en Angleterre et dans une grande partie de la France. Système rigide dans lequel le paysan, serf de la glèbe, devait se plier au joug de la terre. Au sommet régnaient les grands seigneurs féodaux, propriétaires d'immenses territoires et auxquels devaient se soumettre d'autres propriétaires moins bien nantis, les vassaux. Les seigneurs assurent la protection des vassaux car les routes ne sont plus très sûres. Le X ème siècle fut la période la plus obscure de l'histoire de l'Europe. Les chemins se vidèrent de leurs voyageurs, seules les troupes de soldats les parcouraient. Malgré tout, à partir de la moitié du XI ème siècle, l'activité commerciale commença à redonner des signes de vies. Le chemin de Santiago, qui conduisait jusqu'aux confins du Nord-Est de l'Espagne, là où selon la légende, reposait les restes de l'apôtre Jacques le Majeur, devint la route la plus fréquentée d'Europe. Les pèlerins partant de France traversaient les Pyrénées pour aller se recueillir sur la tombe du saint apôtre. Le chemin de Compostelle ou « chemin français » était surveillé de manière efficace par le célèbre ordre militaire des Templiers, et ses chevaliers avaient pour mission de nettoyer le chemin des pillards et des malfaiteurs, bandits de grands chemins et filous de tout poil qui le hantaient. En plus des pèlerins, qui voyagèrent habituellement à pied et par groupes peu nombreux, beaucoup d'autres voyageurs en transit empruntaient le chemin français : montreurs, acteurs, ambulants, bambocheurs, femmes de mœurs légères, arracheurs de dents, barbiers, drapiers, commerçants en vin, marchants de bois, vendeurs d'eau, vendeurs de reliques (toutes certainement fausses) ; toutes sortes de prêtres et de frères, les membres d'ordres mineurs tels celui des frères mendiants.

2) L'activité commerciale au Moyen-Âge

Malgré un but louable « association pieuse et charitable mise sous la protection d'un saint patron », certaines confréries s'attirèrent de nombreuses critiques pour leurs débordements. En 852, Hincmar, archevêque de Reims, critiquait durement les coutumes de groupes capables de transformer les fêtes de sanctification à la gloire de Dieu en banquets des plus fastueux. Les corporations défendaient les intérêts de leurs membres et servaient également aux autorités municipales pour contrôler la qualité des produits et fixer les taxes. Les marchands vont jouer un rôle de premier plan au cours du XI ème siècle. Les risques encourus tout au long de l'acheminement des produits étaient multiples : banditisme, péages outranciers, etc. La nécessité de protéger les intérêts mutuels s'imposait donc et les marchands vont s'associer en guildes : de la cité, l'échange s'étend alors à la contrée et très vite aux régions, annonçant la prospérité.
Les guildes possédaient leurs privilèges et leurs propres juridictions codifiés selon un statut officiellement reconnu. Certaines guildes obtinrent le droit de frapper leur propre monnaie, mais ces cas étaient cependant rares et de courte durée. La Guilde des marchands de Tiel, dans la province de Gueldre, était en contact avec l'Angleterre, c'est la plus ancienne.
La frairie était celle de la Halle basse de Valenciennes, en France, dont les archives datent de 1050. Apparut ensuite la Guilde marchande de Saint Omer.
Mais ce sont la Flandre et les régions Rhénanes qui furent les précurseurs des guildes qui, beaucoup plus tard vers le XVIII ème siècle s'étendront en Angleterre, à la totalité des Pays-Bas, aux pays scandinaves... Tout d'abord regroupement de guildes, les hanses n'échappèrent pas au mouvement et se transformèrent en ligues de villes marchandes :
La Hanse de Londres regroupait plus d'une vingtaine de cités et de villes autour d'échanges commerciaux avec la capitale britannique.
La Hanse des 17 Villes, association de marchands drapiers, qui va s'affirmer dès 1230 aux Pays-Bas et dans le nord de la France.
La Hanse Teutonique, sans aucun doute alors la plus célèbre et la plus importante de toutes, au XIV ème siècle, elle est à son apogée.
Les foires duraient chacune six ou sept semaines selon un calendrier fixé afin que les foires puissent se succéder. Ainsi, le marché était actif toute l'année. Ceci contribua à la naissance des États modernes occidentaux.

3) La navigation

Le commerce médiéval bénéficia des progrès réalisés dans la construction des navires et dans l'apparition de nouveaux instruments de navigation. L'innovation la plus importante fut la diffusion de la boussole. Son origine reste incertaine : si les Chinois la connaissaient depuis longtemps, ce sont peut-être les Arabes qui l'introduisirent en Europe, à moins qu'elle n'est été redécouverte par des marins ou des astronomes occidentaux. L'aiguille magnétique qui flottait simplement, au début, sur l'eau ou sur l'huile fut, par la suite, fixée sur un pivot permettant de tourner la boussole dans toutes les directions. Les marins pouvaient désormais affronter la haute mer sans craindre de se tromper de cap. Les Génois furent les premiers à la fin du XIII ème siècle, à relier par voie maritime l'Italie aux Flandre et à l'Angleterre. A cette époque le navire type était la galéasse, et, cette galère se déplaçait principalement à la voile. L'apparition de la voile latine triangulaire, qui pouvait être orientée dans toutes les directions permettait au navire de naviguer par vent de travers et même contre le vent. Le gouvernail de poupe, fixé par des charnières au milieu du pont arrière du navire (gouvernail d'étambot), remplaça les rames latérales, longues et pesantes, les manœuvres en furent améliorées. La vergue ( support en croix de la voile ) tournante permit d'orienter au vent de côté les voiles carrées. Sur certains voiliers, un second mât à l'avant commençait à faire son apparition.
Pour naviguer, les marins italiens, français ou catalans utilisaient la galéasse. La longueur du navire faisait trois fois sa largeur, et celle-ci deux fois sa hauteur, il s'agit de la règle catalane (tres dos y as, « trois, deux, un »). En mer Baltique, on avait plutôt recours à la hourque, dont la coque était faite de planches superposées et non jointes.
La chute de l'Empire Romain provoqua l'effondrement des routes de communications. Le commerce par voie de mer pendant l'Empire romain germanique était considérable. Les provinces de l'Empire ne cessaient d'échanger leurs marchandises, la Méditerranée était alors balayée par les grands quinquérèmes et trirèmes. Ainsi le blé d'Égypte servait à approvisionner le port d'Ostie qui permettait la survie de Rome. Vers l'an 250, la fabrication de grandes trirèmes cessa, et la navigation n'eut plus cours. Pirates barbaresques, corsaires siciliens et maltais occupèrent alors la Méditerranée. Si bien qu'à l'apparition des Vikings sur les côtes européennes, aucune puissance ne pouvait rivaliser sur mer. Par la suite, Génois et Vénitiens se firent une lutte acharnée pour dominer en Méditerranée. Les Portugais, de leur côté, après l'invention de la caravelle étaient plus en proie à la quête de terres nouvelles et de marchés lointains. Le commerce des épices fut un monopole portugais pendant longtemps durant. Ce petit pays côtier de la péninsule ibérique était devenu le royaume le plus riche d'Europe. Ceci donne alors une idée de l'importance de la navigation commerciale. Nous sommes alors à la moitié du XV ème siècle et le Moyen-Âge touche à sa fin.

Le rayonnement Commercial contribue à l'émergeance d'un progrès social

Dès le milieu du XII èmesiécle, les Templiers se sont divisés en 2 branches, celle qui sécurisait les états latins, et une autre plus technique qui construisait des édifices, des commanderies, qui assechait les marais et cultivait les terres ( dans tous les royaumes d'Occident ).
La rigueur de ces technicien fut telle que l'Ordre devint en quelques décennies très riche et il fut le 1 er propriétaire foncier en Europe ! Grace à la rigueur de tous ses membres l'Ordre est devenu au milieu du XIII èmesiècle immensément riche. Mais sa puissance il la devait également :

- aux donations des riches pour le "salut de leur âme",
- aux legs des seigneurs qui deviennent Templiers,
- aux dons des "manants" qui les aident à protéger les pèlerins,
- aux quêtes organisées dans les églises,
- aux redevances sur les marchés, moulins,
- aux redevances pour les chasses, coupes de bois sur leurs terres,
- à l'exemption d'impôts octroyée par le Pape.

Ainsi, au XIII èmesiècle le Temple a acquis une nouvelle compétance, celle d'une puissance économique, et devient l'une des principales institutions financières occidentales, et la seule qui soit fiable. Les "pauvres chevaliers du Christ" sont devenus banquiers et administrateurs de biens en France, mais restent les défenseurs des Etats Latins. Le Temple administre les biens de l'Eglise et de ceux des Rois d'Occident : on peut citer Philippe IV le Bel, Jean sans Terre, Henri III.
Les Templiers sont donc des préteurs (qu'il s'agisse des particuliers ou des états). Ils sont également devenus Banquiers en délivrant des lettres de crédit aux pèlerins qui confient leur argent aux 9000 Commanderies Templières. Les lettres de change sont codées (voir ci-contre l'alphabet Templier) pour éviter la fraude.
Ces mêmes pélerins peuvent ensuite récupérer leur argent dans n'importe quelle Commanderie et ne sont ainsi plus détroussés en chemin !
Mais toute médaille a son revers, et cette puissance allait bientôt susciter jalousies et convoitises. A la fin du XIII èmesiècle le Roi Philippe le Bel aidé en cela par l'Eglise de France décide d'appliquer un plan machiavélique contre eux pour précipiter leur perte !! Dès 1295 Philippe IV le Bel lancera contre les Templiers une campagne de désinformation visant à faire passer les Templiers pour ds hommes avares cupides hérétiques et sodomites ! Pendant 12 longues années, les sbires du roi et le clergé Franc travailleront la population afin de noircir l'image des Templiers.
L'Ordre du Temple sera ainsi spolié de tous ses biens au profit du Roi et des Hospitaliers, puis dissous en 1312. Le 11 mars 1314 les derniers dignitaires de l'Ordre seront brulés vifs sur l'ile aux Juifs à Paris.