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L'Ordre du Temple de l'an 1118 était composé de moines soldats Catholiques au service du Pape et sous son commandement suprême, et cet ordre est resté Catholique jusqu'a son abolition par le Pape Clément V le 22 mars 1312. Les Templiers furent victimes d'une machination ourdie par le roi Philippe IV le Bel, et le Pape fut impuissant à les sauver. A partir de 1804, encouragé par Napoléon Bonaparte et grâce à Fabré-Palaprat, le Templarisme vit le jour, avec sa cohorte de légendes comme par exemple celle du sceau. Enfin, très vite, des thèses fumeuses apparurent dans ce monde très fermé. A partir des années 1950 avec le néo-Templarisme ces thèses se sont transformées en dérives ésotériques délirantes ( Prieuré de Sion, Da Vinci Code, Marie-Magdala, les Mérovingiens, etc ).


Après la défaite de Saint Jean d'âcre en 1291, les Templiers sont chassés de la Terre Sainte

Au début du XIV ème siècle, l'ordre du Temple, chassé du Proche Orient, dispose encore d'une force militaire impressionnante de quinze mille hommes, bien plus que n'aurait pu en lever n'importe quel roi de la Chrétienté. Mais, de soldats, les Templiers se sont reconvertis en administrateurs de biens et sont obligés d'abandonner l'idée même de reconquérir les Lieux Saints, car les seigneurs du royaume ont compris que Jérusalem demanderait trop de sacrifices pour être reconquise. Plus aucun seigneur ne veut investir dans les croisades . En 1300 Jacques de Molay se tournera vers les Mongols pour essayer de trouver un accord qui permettrait de repartir à la conquête de Jérusalem, mais la machination ourdie par le roi Philippe le Bel contre l'Ordre du Temple, obligera Jacques de Molay à cesser ses tractations avec les Mongols, pour s'occuper de la défense de l'Ordre. C'est que de considérables donations ont rendu l'ordre immensément riche et l'ont transformé en l'une des principales institutions financières occidentales... et la seule qui soit sûre. Il gère ainsi, en véritable banquier, les biens de l'Église et ceux des rois d'Occident (Philippe IV le Bel, Jean sans Terre, Henri III, jean Ier d'Aragon...). Ses commanderies qui abritent les moines-soldats, avec aussi une vocation caritative, couvrent l'ensemble de l'Europe médiévale d'une véritable toile d'araignée. On peut voir au sud d'Angoulême, à Cressac, une chapelle rescapée de l'une de ces commanderies et ornée de peintures murales qui évoquent les croisades.

Après 1291, les Templiers ne sont plus les bienvenus en France

L'opinion européenne commence à s'interroger sur la légitimité de cet Odre du Temple qui a failli dans l'accomplissement de sa mission originelle. Le roi Philippe IV le Bel lui-même a souvenance que les Templiers ont refusé de contribuer à la rançon de Saint Louis lorsqu'il a été fait prisonnier au cours de la septième croisade. Il entend aussi quelques méchantes rumeurs sur les moeurs prétendument dépravées et diaboliques des moines chevaliers... Qu'à cela ne tienne. Suivant une idée déjà ancienne, évoquée par Louis IX et les papes Grégoire X, Nicolas IV et Boniface VIII, Philippe IV le Bel souhaite la fusion de l'ordre du Temple avec celui, concurrent, des Hospitaliers afin de constituer une force suffisante pour préparer une nouvelle croisade, Jacques de Molay s'y opposera subodorant un piège mortel pour les Templiers . L'affaire est mise à l'ordre du jour de plusieurs conciles et l'on élabore même en 1307 un projet dans lequel Louis de Navarre aurait été grand maître du nouvel ordre. Son dramatique échec résulte de l'opposition obstinée du grand maître Jacques de Molay ainsi que de l'agressivité du ministre du roi, Guillaume de Nogaret. Le roi de France débiteur de l'Ordre décide alors d'employer les grands moyens pour exterminer les Templiers, de maniére à s'en approprier les richesses et à ne plus avoir à rembourser ses dettes. De plus, en se débarrassant de l'Ordre du Temple c'est un ennemi potentiel qu'il anéantira.
Dès lors, le roi de France presse le pape d'agir contre l'Ordre. Clément V ouvre une enquête le 24 août 1307 pour laver les moines-chevaliers de tout soupçon mais l'affaire traîne en longueur et Philippe IV le Bel prend l'affaire en main. Il décide d'arrêter les Templiers sous l'inculpation d'hérésie, sans prendre la peine d'en référer au Pape.

Mise à mort : arrestation de tous les Templiers en 1307

Les lettres d'arrestation furent scellées le 14/09/1307, elles ordonnaient à tous les baillis et sénéchaux d'arreter tous les Templiers de leur circonscription. Le 22/09/1307 Guillaume de Paris inquisiteur et confesseur du roi faisait parvenir des réquisitions à tous les baillis et sénéchaux pour arreter tous les Templiers de leur circonscription . Le vendredi 13 octobre 1307 , tous les Templiers de France, soit plusieurs milliers au total, seront arrêtés sur ordre du roi Philippe IV le Bel ( le petit-fils de Saint Louis ), par les sénéchaux et les baillis du royaume au terme d'une opération de police conduite dans le secret absolu par Guillaume de Nogaret. Ils seront interrogés sous la torture par les commissaires royaux avant d'être remis aux inquisiteurs dominicains. Donc, dès l'aube, toutes les polices et les gens d’armes de France et de Navarre, investirent près de neuf mille demeures sur l’ensemble du territoire, pour en arrêter tous les occupants. En fin de journée, l’opération était terminée et de nos jours il est encore impossible d'en connaître le bilan exact . Elles continueront plus tard, dans toute l’Europe, jusqu’à la fin de l’année. Nous étions le vendredi 13 octobre 1307 . C’est bien ce vendredi 13 qui sera à l’origine d’une croyance populaire, de bon ou de mauvais présage, qui persiste encore aujourd’hui, 700 ans après. Jaloux de leur puissance et de leur richesse, inquiet de leur pouvoir auprès du pape, ou bien mal informé par une campagne délétère, le roi de France, Philippe IV le Bel, fait arrêter tous les Templiers du royaume, pour apostasie et mauvaises mœurs. L’Affaire est menée par Guillaume de Nogaret, qui fait adresser, dans le plus grand secret, dés le 14 septembre, des « lettres closes » à tous les Baillis et Sénéchaux du royaume, à n’ouvrir « qu’au jour dit ». Ce matin du vendredi 13, de Nogaret lui-même, dirige l’arrestation de près de 140 Templiers de la Maison Centrale de Paris. Sur tout le territoire, ils sont incarcérés, puis interrogés et torturés. Ceux qui réussissent à s’échapper sont repris le jour même. On leur propose le pardon ou la mort. Très peu abjureront et après des parodies de procès ils seront condamnés au bûcher, dés le 12 mai 1310, 54 Templiers sont brûlés à Paris. Les bûchers "expiateurs" seront à la mode pendant 5 années sur tout le territoire et scelleront la mort de l'Ordre du Temple.
Avant de continuer ce récit je me permettrai de brosser le portrait d'un anonyme qui contribua à son niveau à détruire l'Ordre du Temple . Je vous invite donc à lire l'histoire du triste sire "GUILLAUME DE HANGEST" brossée par notre ami Claude-Clément Perrot Président du Centre de recherche et de documentation médiévales et archéologiques de Saint-Mammès .

UN PERSONNAGE PEU HONORABLE : GUILLAUME DE HANGEST

Nous avons relaté dans la Revue de Moret et de sa Région, l’histoire du trésor templier, qui fut récupéré à Moret, en 1307, par Guillaume de Hangest, « bailly de Sens ». Le bailli a des pouvoirs étendus en matière militaire, financière et judiciaire. Il centralise les taxes et les redevances perçues par les prévôts, il préside le tribunal du bailliage. Un bailliage est une circonscription administrative, subdivisée en prévôtés et châtellenies. Les Hangest, originaires de Picardie, étaient seigneurs de Pont Saint-Pierre , ils portaient d’argent à la croix de gueule chargée de cinq coquilles d’or. C’est d’un village proche d’Amiens qu’ils tirent leur nom. On pourrait dire de Guillaume de Hangest qu’il réussit, dans l’entourage de Philippe IV le bel, et que, comme c’est souvent le cas, il fit partie de ceux qui gravitent autour des pouvoirs et s’élèvent par un manque flagrant de scrupules et de dignité. En 1269, on le trouve comme bailli du Vermandois. Il devient ensuite prévôt de Paris, de 1292 à 1295. Vers 1300, il occupe la charge importante de trésorier du royaume. A cette époque, il entretient d’étroites relations avec la commanderie du Temple de Paris, à qui le trésor royal est souvent confié. En 1305, c’est lui qui lance une enquête contre l’évêque Guichard de Troyes, accusé de proximité avec une sorcière et d’avoir provoqué la mort de la reine Jeanne de Navarre, au moyen d’une figurine de cire à son image, baptisée et plantée d’épingles. Dans cette affaire, le bailli se servira d’un accusateur faux témoin, un scélérat florentin du nom de Noffo Dei. Guichard, incarcéré en 1308 ne sortira de la prison du Louvre qu’en 1313, on lui attribua le siège du Diakaar, en Bosnie, qu’il n’occupa jamais .Sa mort survint en 1317. Serviteur zélé du roi, Guillaume de Hangest se trouve en 1306, mêlé à des opérations douteuses liées à l’expulsion et à la spoliation des juifs. Après l’arrestation des Templiers le 13 octobre 1307, c’est en qualité de bailli de Sens, qu’il intervient dans la châtellenie de Moret, pour récupérer le précieux coffret que les Templiers Hugues de Payraud et Pierre Gaude tentent de dissimuler à l’avidité royale . Nous savons que, dans le procès fait à l’ordre, Guillaume de Hangest et un autre personnage peu recommandable, Esquieu de Floyrans, se servirent à nouveau du faux témoin, Noffo Dei, déjà impliqué dans l’affaire « Guichard de Troyes », en présentant celui-ci comme un Templier apostat. On se souviendra aussi que le 11 Mai 1310, cinquante quatre Templiers du diocèse de Sens criant à tous leur innocence, furent envoyés au bûcher dressé près de la porte Saint-Antoine, à Paris, suite aux manœuvres du nouvel archevêque de Sens, Philippe de Marigny, infâme créature de Philippe IV le Bel. Guillaume de Hangest était bailli de ce diocèse, on peut s’interroger sur la collusion qu’il y eut entre le bailli et l’archevêque pour l’accomplissement de ce crime. Sept siècles après sa disparition, l’Histoire rattrape le bailli, et le livre à votre jugement. Comme quoi un méfait n’est jamais perdu. L’Histoire en rattrapera sûrement d’autres.

Claude-Clément Perrot

Parmi les 140 Templiers de Paris, 54 sont brûlés après avoir avoué pratiquer la sodomie ou commis des crimes extravagants comme de cracher sur la croix ou de pratiquer des «baisers impudiques». L'opinion publique et le roi lui-même y voient la confirmation de leurs terribles soupçons sur l'impiété des Templiers et leur connivence avec les forces du Mal. Par manque de moyens et pour ne pas donner l'impression d'être dépassé, le Pape à contre coeur le 22 novembre 1307, ordonne à son tour l'arrestation des Templiers dans tous les États de la Chrétienté et l'ouverture d'une enquête sur leurs crimes supposés. Suite aux enquétes menées par les représentants du Pape, sur les agissements des chevaliers de l'Ordre du Temple, un procès verbal fut dressé et remis au Pape dans la plus grande discrétion, il est connu sous le nom de Il a été retrouvé en 2001, dans les archives vaticanes, par Barbara Frale, docteur de l'université de Venise et attachée à la prestigieuse Ecole vaticane de paléographie, diplomatique et archivistique. Il s'agit de l'original du procès-verbal des interrogatoires conduits en août 1308 par trois cardinaux, délégués par le pape à Chinon, au diocèse de Tours, dans la première phase du procès des Templiers. Les cinq chefs de l'ordre confirment leurs aveux, recueillis à l'automne 1307 sous la torture, par les agents du roi Philippe IV le Bel : ils ont renié le Christ «en parole» mais pas «de coeur» et ils ont craché sur le crucifix mais «à côté» ils nient avoir pratiqué la sodomie. Ayant fait acte de repentance, les cardinaux les absolvent, les réconcilient avec l'Eglise au nom du pape Clément, comme il était parfaitement normal alors. Barbara Frale a publié un livre en 2003 (Il Papato e il processo dei Templari. L'inedita assoluzione di Chinon alla luce della diplomatica pontificia, Rome, Viella, 2003) et un article en 2004 (Journal of Medieval Studies, vol. 30, juin 2004, pp. 109-134), de sorte que la communauté scientifique est bien au courant de sa découverte, depuis plusieurs années. Contenu du parchemin :
Fait à Chinon, diocèse de Tours entre le 17 et 20 août 1308.
Il s'agit d'un exemplaire original, constitué d'une seule feuille de grandes dimensions (700x580 mm), qui était à l'origine accompagnée des trois sceaux des trois légats apostoliques qui formaient la commission spéciale apostolique « ad inquirendum » nommée par Clément V : Bérenger Frédol cardinal prêtre titulaire de l'Eglise des saints Nereo et Achille, et neveu du pape Etienne de Susy, cardinal prêtre de Saint Ciriaco in Thermis Landolfo Brancacci, cardinal diacre de Saint Angelo.
Le document est dans un assez bon état de conservation, malgré la présence de nombreuses taches violacées très visibles du fait d'attaques bactériologiques. L'original était accompagné d'une copie actuellement conservée aux Archives Secrètes Vaticanes sous la dénomination « Archivum Arcis, Armarium D 218. » Le document contient l'absolution accordée par Clément V au dernier grand maître des templiers, le frère Jacques de Molay, ainsi qu'aux autre chefs de l'ordre après qu'ils aient fait acte de repentance et demandé le pardon de l'Eglise après l'abjuration formelle, obligatoire même pour ceux qui étaient seulement soupçonnés d'activités hérétiques, les membres de l'Etat Major des Templiers sont réintégrés dans la communauté Catholique, et de nouveau autorisés à recevoir les sacrements. Le document appartient à la première phase du procès contre les Templiers, quand Clément V était encore convaincu de pouvoir garantir la survie de l'ordre religieux-militaire, et répond à la nécessité apostolique de lever pour les moines-guerriers l'infamie de l'excommunication à laquelle ils s'étaient tout d'abord eux-mêmes condamnés, maintenant qu'ils admettaient avoir renié Jésus-Christ sous la torture de l'Inquisiteur français. Comme d'autres sources de la même époque le confirment, le pape soutient que des comportements condamnables s'étaient bien introduits parmi les Templiers, et prévoit une réforme radicale de l'ordre, pour le fondre ensuite dans l'autre ordre religio-militaire, celui des Hospitaliers. L'acte de Chinon, vu comme nécessaire à la réforme, est pourtant resté lettre morte."Parchemin de Chinon." Ce parchemin dédouanne les dignitaires de l'Ordre du Temple qui sont absous par le Pape Clément V.

Abolition de l'Ordre par le Pape en 1312

Le roi n'en restera pas là et harcélera le Pape pendant plusieurs années, de guerre lasse et à bout de forces, Clément V abandonnera les Templiers, puis ordonnera la suppression de l'ordre , au concile de Vienne, en 1312. Elle est officialisée le 02 mai 1312 par Il est advenu naguère que nous ayons dû, fort à contrecœur et non sans amertume, décider la suppression de l'ordre de la Milice du Temple de Jérusalem, du fait de souillures, obscénités et perversions diverses, moins dévoyées encore qu'inavouables, dont le Maître, les frères et autres membres de l'ordre s'étaient dans toutes les parties du monde rendus coupables (on nous permettra de taire à présent leur triste et impur rappel). Cette extinction du statut de l'ordre, de son habit, de son nom lui-même, nous l'avons avec l'approbation du Sacré Concile, décrétée, non point sous la forme d'une sentence définitive, car selon les enquêtes et les procès intentés sur cette affaire, nous n'étions pas juridiquement en mesure de la prononcer, mais bien par la voie de provision soit ordonnance apostolique, et d'une sanction irrévocable et valide à perpétuité. la bulle 'Ad providam' affecte le trésor des Templiers à l'ordre concurrent des Hospitaliers Nous interdisons désormais à quiconque d'entrer dans cet ordre, d'en revêtir l'habit et de se comporter en Templier, sous peine de l'excommunication ipso facto encourue. Quant aux biens de l'Ordre du Temple, nous les avions subordonnés à la décision du Saint-Siège Apostolique.
Nous défendons à quiconque, de quelque condition qu'il soit, et si peu qu'il s'y risque, d'aller contre les ordonnances qui seront prises à ce sujet par le Saint-Siège, d'y changer ou attenter en aucune manière d'avance, nous déclarons nulles et invalides de telles initiatives, qu'elles soient ou non prises en connaissance de cause. Et pour éviter que ces biens, naguère donnés, légués, concédés par les adeptes du Christ aux besoins de la Terre Sainte et à la croisade contre les ennemis de la foi chrétienne ou pour ces desseins, ne viennent à dépérir par l'absence d'administrateurs qualifiés, ou ne soient affectés à d'autres usages qu'à ceux que la piété des fidèles avait pour eux prévus pour empêcher encore qu'un retard dans les dispositions prises n'entraîne leur dilapidation, nous avons, avec nos frères Nos seigneurs les cardinaux, patriarches, archevêques, évêques, prélats, personnalités de toute sorte et procureurs des prélats, chapitres et couvents, églises et monastères, présents au Concile, tenu de difficiles et bien pénibles conciliabules : afin qu'à leur terme, de sages dispositions les emploient à l'honneur de Dieu, à l'augmentation de la foi et l'exaltation de l'Eglise, au secours de la Terre Sainte, non moins qu'au salut et au repos des fidèles. Après longue, mûre et prévoyante délibération, nous avons finalement décrété que ces biens seraient à perpétuité unis à ceux de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, dont le Maître et les frères, en véritables athlètes de Dieu et au péril de la mort, se dévouent sans relâche à la défense de la foi dans les pays d'outre-mer. etc ........
Clément V
Donné à Vienne, le 22 Mars 1312, de notre pontificat le septième. La bulle «Vox in excelso» , bien qu'il soit tout à fait exceptionnel qu'un ordre religieux soit purement et simplement dissous. Cette bulle interdit définitivement de relever l'Ordre, et pour quiconque de porter le manteau blanc frappé de la croix rouge ! .

Le 3 mai 1312, le pape par la bulle 'Ad providam' affecte le trésor des Templiers à l'ordre concurrent des Hospitaliers, à l'exception de la part ibérique qui revient aux ordres militaires locaux. Le roi de France et ses conseillers plaident en faveur de cette solution, respectueuse de la volonté des nombreux bienfaiteurs du Temple. En 1313, sur la base de documents comptables, l'ordre de l'Hôpital restitue 200.000 livres au trésor royal pour solde de tout compte. Le successeur de Philippe, Louis X, réclamera toutefois un supplément, estimant que son père a été floué. L'affaire est close en 1317, quand le nouveau roi Philippe V reçoit 50.000 livres supplémentaires. Avec l'affaire du Temple, la monarchie capétienne montre qu'elle entend suivre son intérêt politique et ne plus se comporter en vassale de l'Église.


Les derniers dignitaires de l'Ordre brulés vifs en 1314

Le 18 mars 1314, Jacques de Molay, emprisonné depuis le 13 octobre 1307 dans la prison du Temple, fut conduit devant la cathédrale de Notre-Dame pour entendre le verdict du procès, en compagnie de Dernier commandeur de l'Ordre du Temple pour la baillie de Normandie. a rejoint l'Ordre du Temple vers 1268/70 et a occupé successivement des fonctions importantes en son sein. D'abord en 1271 comme simple compagnon de Mathieu Sauvage alors commandeur de Sidon puis en 1283, il est peut-être commandeur du Lieu-Dieu du Fresne, puis de la commanderie de Villemoison en 1294 et de celle de Fretay en 1295 avant de retourner en Orient et d'occuper la fonction de drapier en 1304 puis d'être nommé commandeur de la baillie de Normandie en 1307 peu de temps avant l'arrestation des templiers. Il fut livré aux flammes du bûcher sur l'île aux Juifs à Paris le 18 mars 1314 en compagnie de Jacques de Molay.Geoffroy de Charnay , Précepteur et Bailli de la Normandie, de Visiteur général de l'Ordre du Temple. Hugues de Pairaud est d'une famille noble du Forez. C'est par son oncle Humbert de Pairaud qu'il est reçu dans l'Ordre du Temple, à Lyon (1263). Il a été commandeur de Chalon-sur Saône, ou de sa baillie, mais à une date indéterminée. Il fut commandeur de Bonlieu, commandeur d'Epailly en 1280 et 1284. Quatre ans plus tard, il est commandeur de Bures, puis maître de province de l'Ordre du Temple en France en 1296. Ensuite, il devint Visiteur de France (représentant du maître de l'Ordre du Temple dans la province). Hugues de Pairaud fut arrêté à Poitiers en compagnie de quinze autres templiers, emprisonné à Loches et finalement amené à Paris. Il fait partie des dignitaires de l'Ordre que le pape Clément V souhaite interroger en personne, mais sa requête ne sera pas satisfaite. Au cours de son interrogatoire en novembre 1307, il mentionne la présence d'Henri de Dole lors de sa réception à Lyon et l'on sait grâce au témoignage d'un certain Dominique de Dijon que cet Henri était vers 1280 « magister passagii ultramarini ». Le maître du passage outremer, « C'est-à-dire qu'il avait la responsabilité de l'acheminement et du passage vers l'Orient latin des moyens et des hommes nécessaires à l'action du Temple ». Après le relaps de Jacques de Molay et de Geoffroy de Charnay, Hugues de Pairaud est conduit en prison à Montlhéry, où il fut probablement emprisonné jusqu'à sa mort. Hugues de Payraud , Bailli et Visiteur général de l'Ordre, et de Bailli de la province d'Aquitaine. En 1307, il est arrêté avec de nombreux autres templiers par Philippe IV le Bel. Le pape se réserve le droit de le juger en personne avec quatre autres dignitaires de l'ordre : Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Geoffroy de Charnay et Rimbaud de Caromb. Pendant son interrogatoire par Guillaume de Nogaret, il donne des détails sur le rituel obscène voire hérétique que le roi de France attribue au Temple. Le 18 mars 1314, alors que le grand maître de Molay et le Geoffroy de Charnay reviennent sur leurs aveux et sont condamnés au bûcher pour relaps, Geoffroy de Gonneville reste sur sa position et est condamné à la prison à vie. Geoffroy de Gonneville, Commandeur d'Aquitaine. La sentence des juges est la prison à vie. Mais Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay haranguèrent la foule en disant que leurs aveux avaient été volés, que les Templiers n'avaient commis aucun crime et étaient victimes d'une machination. Les deux hommes considérés relaps furent alors condamnés au bûcher.